La mise en examen et le transfert vers la métropole de sept activistes indépendantistes kanaks ont ravivé les tensions, dimanche et lundi, en Nouvelle-Calédonie. Les violences se sont propagées jusque dans «la brousse». L’accalmie qui avait suivi la suspension de la très polémique réforme du corps électoral aura donc été, comme c’était prévisible, de très courte durée.
Si quelques poches de violence subsistent toujours dans la capitale de Nouméa, ce sont surtout les communes limitrophes qui ont été touchées ces derniers jours par de nouvelles scènes de pillages de commerces et d’attaques contre des services publics. Les assaillants, de petits groupes de jeunes, souvent masqués et alcoolisés, ont réussi à reprendre le contrôle de certains points stratégiques, malgré un gros dispositif de maintien de l’ordre.
Un communiqué du Haut-Commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie, témoigne de la situation sur place "La nuit a été agitée et marquée par des troubles sur l’ensemble de la grande terre, sur l’île des Pins et Maré, nécessitant l’intervention de nombreux renforts...". "A Nouméa, plusieurs incendies ont été maitrisés, en particulier à Ducos et dans le quartier de Magenta. A Dumbéa, les locaux et des véhicules de la police municipale et des véhicules de particuliers ont été incendiés", détaille le le Haut-Commissariat. Et d'ajouter : "Des exactions, destructions et tentatives d’incendie ont également été commises à plusieurs endroits sur Paita. Un incendie de la mairie de Koumac a été rapidement maîtrisé. La brigade territoriale de Maré a également été prise à partie".
Le calme a été finalement rétabli, précise le Haut-Commissariat, qui salue une "action rapide et déterminée des forces de l’ordre et des sapeurs-pompiers".
Les tensions en Nouvelle-Calédonie, qui ont repris dans la nuit de dimanche à lundi, coïncident avec le transfert en métropole de sept militants indépendantistes kanaks. Ces militants, accusés d'avoir joué un rôle clé dans les violences de mai lors du débat parlementaire sur la réforme du corps électoral, ont été transférés pour des poursuites judiciaires. Parmi eux se trouve Christian Tein, chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), un opposant acharné à la réforme électorale qu'il perçoit comme une menace pour la population autochtone kanake au profit des Français non originaires de l'archipel.
AA / Le Figaro