Catastrophe humanitaire en vue - Pierre Bergerault
Mesures de confinement, pertes massives d’emploi, commerce international bloqué… la crise sanitaire a des conséquences économiques désastreuses. En France, l’activité a été réduite d’un tiers et malgré la légère remontée de l’activité dans certains secteurs comme l’industrie, la construction et le fret ferroviaire, 450 000 destructions nettes d’emploi ont été enregistrées au 1er trimestre. Et la situation est semblable dans la plupart des autres pays industrialisés. En témoignent les prévisions du FMI d’une croissance à 3,3% à l’échelle mondiale avant l’arrivée du virus, aujourd’hui réduite à -3%.
La déstructuration de toutes les chaînes de production, transformation et distribution risque de déboucher sur une des pires crises alimentaires. Un rapport du Programme alimentaire mondial (PAM) et de l’Organisation mondiale de l’alimentation (FAO) prévoit un doublement des populations souffrant de malnutrition aiguë, soit 25 millions de personnes à la fin de l’année. Des stocks entiers de nourriture ont déjà dus être détruits à cause du blocage des avions.
Une situation déjà dégradée en 2019 puisque le nombre de personnes au bord de la famine est passé de 113 à 135 millions dans 55 pays, l’Afrique étant la plus touchée. Avec d’abord les pays exportateurs de pétrole minés par la chute historique du prix du baril comme le Nigéria, l’Angola et l’Algérie. Algérie où un début de pénurie de farine et de semoule a poussé le gouvernement à interdire aux minoteries la vente directe aux consommateurs. Là-bas, les agriculteurs qui représentent près d’un quart des travailleurs ont des difficultés pour produire et vendre leurs récoltes et la chute des revenus issus de la diaspora grève les financements.
Ces problèmes structurels du système alimentaire mondialisé, ni les États, ni les agences des Nations-Unies n’ont été capables d’en réduire la portée. Il y a pourtant urgence : chaque jour 21 000 personnes meurent de faim. Selon tous les indicateurs, la situation risque de devenir hors de contrôle, et ce, avec toutes les conséquences migratoires dramatiques que cela peut entraîner.
Un sujet que l’Union européenne pourrait prendre en charge à l’heure où les gouvernements des pays membres sont tous occupés à tenter de sauvegarder leur propre économie. Mais rien ce sens. Et les difficultés rencontrées lors des dernières réunions pour trouver un plan de relance pour lequel tout reste à faire ont exacerbé les tensions. Selon un sondage Elabe publié ce jeudi, seuls 20% des Français estiment que l’UE a été à la hauteur de la crise. Un rejet qui touche même l’électorat du président Macron.
Quoiqu’il en soit, les Etats n’ont pas retenu la leçon des émeutes de la faim de 2008 et continuent à prendre de simples mesures commerciales qui au mieux sont inadaptées, au pire contre productives. La crise sanitaire n’est qu’un début…
Pierre Bergerault
Guerre en Ukraine : Donald Trump déclare être "très mécontent" de son appel avec Vladimir Poutine
Le président américain Donald Trump a déclaré être "très mécontent" de son appel avec Vladimir Poutine concernant la guerre en Ukraine, accusant le dirigeant russe de vouloir "continuer à tuer des gens". Trump a évoqué la possibilité de durcir les sanctions contre la Russie après six mois de retenue. Il a également eu un échange "stratégique" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour renforcer la défense aérienne de l’Ukraine, alors que les attaques russes s’intensifient. Trump a discuté de l'envoi éventuel de missiles Patriot avec le chancelier allemand Friedrich Merz, sans encore s'engager.
Moscow Times
Près de 80 % des Français mécontents d'Emmanuel Macron comme président de la République, selon un sondage
Selon un sondage Ifop publié par le Journal du Dimanche, 80 % des Français se disent mécontents de François Bayrou comme Premier ministre, et 77% sont insatisfaits d'Emmanuel Macron en tant que président, un niveau de rejet comparable à celui de la crise des Gilets jaunes. Avec seulement 23 % de satisfaits, Macron perd particulièrement du terrain chez les 18-24 ans (−8 points), tandis que Bayrou atteint son plus bas niveau de popularité depuis sa nomination en décembre 2024. L’enquête a été menée du 18 au 26 juin 2025 auprès de 2 000 personnes.
La Provence / Illustration