Le coronavirus toujours insaisissable. Depuis le début de cette nouvelle pandémie, des scientifiques de toute la planète s’interroge sur le coronavirus renommé mardi Covid 19 par l’OMS. Si les contaminations semblent ralentir, il pourrait bien être plus dangereux que prévu.
Le coronavirus toujours insaisissable
Nouveau coronavirus lié au SRAS, 2019 n-Cov, Covid 19, le nouveau virus chinois a déjà changé plusieurs fois de nom depuis les premières alertes, une preuve des difficultés pour les scientifiques à cerner les contours de cette nouvelle pandémie. Entre les catastrophistes et les relativistes qui le comparent à la grippe saisonnière, difficile d’y voir clair.
A plus fortes raisons que les analyses se basent essentiellement sur les chiffres présentés par les autorités chinoises, où se situent l’épicentre des contaminations. Ce mercredi, on faisait état de plus de 45 000 cas de contaminations et de 1116 décès. De ces chiffres découlerait un taux de mortalité à 2,6%. Pour autant, ce mode de comptage ne semble pas efficace dans la mesure où la mort n’intervient pas dans les jours suivant la découverte de la maladie. Sous cet aspect, le taux de mortalité affiché pourrait donc être sous-évalué.
Un article rédigé par un concert de scientifiques sous la direction du professeur Zhong, basé sur 1099 dossiers de malades contaminés par le Covid 19, apportent plusieurs conclusions assez inquiétantes. En premier lieu, les chercheurs semblent surpris par la contagion de la maladie qu’ils ont des difficultés à l’expliquer. Cependant, ils émettent l’hypothèse d’un allongement de la période d’incubation. Jusqu’alors estimée entre 2 et 14 jours, elle pourrait en réalité aller jusqu’à 24 jours. Même si ces cas d’incubation longue semblent marginaux, l’éventualité devrait pousser à allonger les périodes de quarantaine par principe de précaution… Pas de quoi réjouir les passagers du paquebot Diamond Princess, bloqué au large de Tokyo alors que 174 cas ont été confirmés à bord sur les 3700 personnes à bord. Leur nombre a été multiplié par 22 en 10 jours.
L’autre aspect particulièrement inquiétant réside dans la proportion de patients asymptomatiques, c’est à dire porteurs de la maladie sans avoir de démonstrations physiques de la contamination. En effet, ces personnes constituent de véritables foyers infectieux puisqu’ignorant leur maladie, ils ne prennent pas de précaution pour éviter les contagions. Selon l’étude du professeur Zhong, 56% des malades n’avaient pas de fièvre, et un malade sur trois ne toussait pas. Dans ce cadres, les cas avérés de maladie devraient donc en toute logique être particulièrement sous-estimés. Précision importante, un patient asymptomatique peut transmettre le covid 19 à une autre personne qui sera elle symptomatique, puisque la réaction du corps ne dépend pas du virus lui-même. Pour autant, la moyenne d’âge des personnes infectées serait de 47 ans et toucherait 59% d’hommes. Une cible bien différente de la grippe saisonnière. Pour autant, si le nombre de malades asymptomatiques est véritablement aussi important, le taux de mortalité devrait donc mathématiquement baisser.
Reste toutefois une incertitude plus concrète. La gestion de la crise sanitaire en Chine. En effet, au delà du confinement d’une grosse partie de la population avec les difficultés qui en découlent, il apparaît que le système de santé est de plus en plus en crise. Les hôpitaux de Wuhan, au coeur de la pandémie manquent désormais d’oxygène pour les patients en détresse respiratoire et cette pénurie pourrait bien faire bondir le taux de mortalité de la région.