Ce vendredi 12 janvier, l'actuel vice-Premier ministre de l'Italie Matteo Salvini sera jugé à Palerme pour avoir bloqué en 2019, lorsqu'il était alors Ministre de l'Intérieur, un bateau rempli de clandestins qui souhaitait débarquer dans un port italien.
Après avoir fait alliance avec le Mouvement 5 étoiles à l'issue des élections de 2018, la Lega intègre le gouvernement italien et Matteo Salvini, figure emblématique du parti, devient Ministre de l'Intérieur. Malgré le peu de marge de manoeuvre du fait de la législation européenne, Salvini redouble d'efforts afin de lutter contre l'immigration clandestine. Ainsi, en août 2019, il a refusé l'entrée d'un navire de sauvetage (ou plutôt, de passage) de l'ONG Open Arms dans un port italien. 147 clandestins avaient ainsi été bloqués en mer pendant trois semaines. Après une décision de la justice italienne, le bâteau avait finalement pu accoster sur l'île de Lampedusa.
Salvini est donc accusé de privation de liberté et d'abus de pouvoir, et il encourt dès lors jusqu'à 15 ans de prison pour « séquestration ». Intérrogé par un média italien, le populiste de droite ne se débine pas : « J’ai défendu mon pays et si je risque la prison pour avoir défendu mon pays et maintenu la promesse faite aux Italiens de mettre un terme aux débarquements des immigrés clandestins, alors très bien, j’irai au tribunal la tête haute »
Dans une affaire similaire, le tribunal de Catane avait prononcé un non-lieu alors que le leader de la Lega avait refusé d'autoriser le débarquement d'un navire des gardes-côtes italiens qui avait récupéré 116 clandestins.
Matteo Salvini, qui empêchait les navires d'ONG de débarquer en Italie, avait contribué à réduire l'arrivée de clandestins en Italie à 12 000 en 2019. En 2023, ils ont été plus de 155 700 à débarquer.