«Un étranger arrogant en t-shirt qui demande de l'argent pour ses "besoins économiques critiques" ? Nous avons aussi des besoins économiques critiques, mon gars. Qui es-tu, un troll ? Va-t'en», a entre autres lancé, le 13 octobre à l'antenne de Fox News, Tucker Carlson, journaliste vedette de la chaîne américaine conservatrice.
Il entraîne tout l'Occident vers une guerre nucléaire
Le présentateur de sa propre émission réagissait ici à une intervention du président ukrainien qui, le 12 octobre, a sollicité auprès du FMI et de la Banque mondiale une aide de plusieurs dizaines de milliards de dollars, avec l'objectif affiché de reconstruire des infrastructures nationales détruites dans le cadre du conflit militaire.
«Nous ne devons rien à ce type [...]. Il entraîne tout l'Occident vers une guerre nucléaire», a encore déclaré le journaliste américain avant de reprocher aux personnalités se revendiquant «progressistes» et de «gauche», d'encourager ce qu'il a qualifié de «véritable guerre qui pourrait mettre fin à la civilisation».
Cette séquence éditorialisée survient alors que le conflit militaire en Ukraine s'apprête à entamer son neuvième mois, et que les négociations directes entre les deux parties prenantes officielles (Kiev et Moscou) semblent être au point mort.
Les administrations américaine et européenne ont de leur côté exprimé leur opposition à une fin précipitée du conflit et ainsi balayé à plusieurs reprises de potentiels appels au cessez-le-feu, en faisant notamment valoir que les enjeux du conflit dépassaient la seule cause ukrainienne. Après la signature par le président ukrainien Volodymyr Zelensky d'un décret officialisant l'«impossib[ilité] de tenir des pourparlers avec le président de la Fédération de Russie», Vladimir Poutine a quant à lui laissé la porte ouverte aux négociations «avec un autre président».
Tucker Carlson, dans le viseur de ses détracteurs
Ce n'est pas la première fois que Tucker Carlson s'oppose de façon virulente à une politique visant à soutenir l'effort de guerre ukrainien, et sa position lui a dans le passé valu d'être accusé par ses détracteurs de «travailler pour l'ennemi».
Au mois de janvier par exemple, alors qu'il avait mis en garde contre l'escalade des tensions entre son pays et la Russie, reprochant déjà aux médias américains de plébisciter «une guerre incroyablement destructrice», le présentateur avait déclenché un orage de colère chez ses détracteurs, dont bon nombre avaient estimé qu'une telle intervention relevait de la trahison.
«Tucker Carlson est engagé dans une trahison. Arrêtez-le. Maintenez-le dans une cellule. Il est un danger clair et présent infligeant des dommages indéniables au service d'un ennemi étranger en temps de guerre. Inculpez-le», avait par exemple affirmé un certain Chris Vickery, professionnel dans la cybersécurité ayant à son actif plusieurs collaborations avec les services de renseignement, et régulièrement cité dans la presse américaine.
Article par RT France