Zooms

Zoom - Charles Onana : Holocauste au Congo : le business de la transition écologique

Publiée le 18/04/2025

"On tue tous les jours au Congo !" Les milices du Mouvement du 23 mars (M23), appuyées par le Rwanda, ont fait une percée ces derniers mois dans l'est de la République démocratique du Congo, massacrant femmes et enfants sur leur passage. Et cela dans une indifférence médiatique assourdissante. Des négociations de paix avaient été initiées le 18 mars... Où en sont-elles ?

Charles Onana, docteur en sciences politiques, spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, est l'auteur de "Holocauste au Congo - L'omerta de la communauté internationale". Il revient pour TVLibertés sur les causes d'un conflit qui remonte au milieu des années 90, l'implication des Etats-Unis et de la France, l'impunité meurtière du président rwandais Kagamé, le viol du droit international, la situation des civils et le rôle des minerais comme le coltan et le cobalt, nécessaires à la politique européenne de transition écologique. Autant de sujets tabous couverts par le Système pour éviter de parler des 10 millions de morts et des 500 000 femmes violées.

Zoom - Bernard Wicht : La guerre sans Etats ? Mercenaires, gangs et auto-défense

Publiée le 15/07/2025

Bernard Wicht est expert en stratégie militaire, enseignant à la faculté des sciences politiques de l’Université de Lausanne, en Suisse (université de Lausanne). Auteur de nombreux ouvrages, il présente "Guerre en Europe : Gangs contre Milices privées" publié par les éditions Jean-Cyrille Godefroy dans la collection Le Cercle Aristote dirigée par Pierre-Yves Rougeyron.

Dans cet entretien, Bernard Wicht explique comment guerre et Etat restent deux concepts étroitement liés, reprenant la célèbre formule de Charles Tilly : "la guerre fait l’Etat et l’Etat fait la guerre". Bernard Wicht montre que l’effondrement ou la prise de distance de l’Etat entraîne des conflits de plus en plus décentralisés (insurrections, terrorisme, gangs armés). Il s’appuie sur la théorie de l’effondrement de Joseph Tainter pour souligner qu’au-delà d’un certain point de complexité "le retour marginal sur investissement diminue", conduisant inévitablement à la rupture d’un système social.

Bernard Wicht évoque également la privatisation du conflit avec la montée du mercenariat et des sociétés militaires privées qui reflète une "libéralisation de la défense" face au monopole étatique de la violence en voie de délitement, multipliant les acteurs belligérants hors du contrôle des Etats. L’auteur questionne également les questions de "Capital guerrier" et d’autodéfense, estimant que les jeunes générations ne se mobilisent plus pour l’armée ni l’Etat, mais migrent vers des milices ou réseaux marginaux. La perte de sens collectif et la "guerre par procuration" en découlent.

Bernard Wicht conclut sur la nécessité pour chacun de se préparer à l’autodéfense pour parer à l’impuissance d’un Etat qui a déjà renoncé à assurer la sécurité de ses populations.