Zooms

Zoom - Thomas Clavel : La tour et la plaine : récit d'une possession démoniaque

Publiée le 10/04/2024

Lucien Grandier, instituteur et père de famille sans histoire, se demande s’il est possédé. Deux démons semblent avoir élu domicile dans sa boîte crânienne changée en tribunal infernal où s’entrechoquent les plus violents réquisitoires. Armé de sa plume comme d’un scalpel, Lucien se lance dans une manière de journal aux relents méphitiques où il entreprend de disséquer ses ténèbres. D’exorciser, par l’écriture, cette étrange possession. Commençons par apprendre aux enfants à ne pas penser car la pensée est une maladie qui dévore l’homme : tel pourrait être le noir enseignement de ce carnet. Sa dernière volonté ? Offrir à ses lecteurs accidentels le livre le plus tourmenté jamais écrit. Le plus inavouable. Peut-être aussi le plus universel. Grimoire maléfique, odyssée psychologique, laboratoire littéraire, "La Tour et la Plaine" de Thomas Clavel est avant tout le récit d’une traque : celle de nos instincts dévorateurs.

Zoom - Philippe Pichon : Ces mousquetaires qui défient Sartre et ses héritiers, style Ernaux !

Publiée le 10/11/2025

Philippe Pichon incarne un parcours hors norme : policier atypique, poète engagé, écrivain, mais aussi lanceur d’alerte. Il a su transformer son expérience de terrain en matière littéraire et polémique. Auteur de plusieurs dizaines d’ouvrages, il vient de publier un essai foisonnant consacré aux "Hussards, mousquetaires des lettres", des années Silex aux minutes McDo !

Au cœur des années 1950, dans l’immédiat après-guerre, un groupe de jeunes mousquetaires des lettres a bousculé Sartre et les existentialistes en opposant à l’idéologie leur désinvolture, leur subjectivité et leur goût du style libre. Électrons indociles et "droitiers" assumés, ces écrivains proposaient une littérature faite de trouvaille langagière, d’élégance, d’insolence et d’un refus viscéral du dogme.

Se réclamant de la grande tradition littéraire française - de Barrès à Stendhal, de Morand à Chardonne, sans oublier Céline -, les Hussards ont fait souffler un vent de liberté dans la littérature d’après-guerre, donnant un coup de vieux aux écrivains installés et aux gardiens du temple sartrien.

À l’heure où les talents littéraires ne sautent plus aussi facilement aux yeux, Philippe Pichon nous invite à redécouvrir Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques Laurent, Michel Déon et tous ceux qui ont rendu à la littérature française son panache, son romanesque et sa hardiesse.