Zooms

Zoom - Sébastien Boussois - Emirats arabes unis : la face cachée des pétrodollars

Publiée le 21/09/2021
Mercredi 15 septembre, Emmanuel Macron a déjeuné à Fontainebleau avec Mohammed ben Zayed, le prince héritier des Emirats Arabes Unis. Sébastien Boussois, chercheur en sciences politiques, qui publie "Emirats arabes unis à la conquête du monde", nous révèle les enjeux de cette rencontre et ce qu'elle dévoile de la diplomatie macroniste. L'auteur brosse aussi le portrait de Mohammed ben Zayed et décrit les contours de sa politique nationale : une fiscalité attractive, un écologisme tous azimuts et des investissements stratégiques pour faire face à la future pénurie de pétrole... ainsi que son action à l'étranger comme en Libye, au Yémen ou vis à vis de son élève, le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Des aspects souvent présentés à travers le prisme du luxe de Dubaï mais qui cachent une toute autre réalité... plus sombre.

Zoom - Bernard Wicht : La guerre sans Etats ? Mercenaires, gangs et auto-défense

Publiée le 15/07/2025

Bernard Wicht est expert en stratégie militaire, enseignant à la faculté des sciences politiques de l’Université de Lausanne, en Suisse (université de Lausanne). Auteur de nombreux ouvrages, il présente "Guerre en Europe : Gangs contre Milices privées" publié par les éditions Jean-Cyrille Godefroy dans la collection Le Cercle Aristote dirigée par Pierre-Yves Rougeyron.

Dans cet entretien, Bernard Wicht explique comment guerre et Etat restent deux concepts étroitement liés, reprenant la célèbre formule de Charles Tilly : "la guerre fait l’Etat et l’Etat fait la guerre". Bernard Wicht montre que l’effondrement ou la prise de distance de l’Etat entraîne des conflits de plus en plus décentralisés (insurrections, terrorisme, gangs armés). Il s’appuie sur la théorie de l’effondrement de Joseph Tainter pour souligner qu’au-delà d’un certain point de complexité "le retour marginal sur investissement diminue", conduisant inévitablement à la rupture d’un système social.

Bernard Wicht évoque également la privatisation du conflit avec la montée du mercenariat et des sociétés militaires privées qui reflète une "libéralisation de la défense" face au monopole étatique de la violence en voie de délitement, multipliant les acteurs belligérants hors du contrôle des Etats. L’auteur questionne également les questions de "Capital guerrier" et d’autodéfense, estimant que les jeunes générations ne se mobilisent plus pour l’armée ni l’Etat, mais migrent vers des milices ou réseaux marginaux. La perte de sens collectif et la "guerre par procuration" en découlent.

Bernard Wicht conclut sur la nécessité pour chacun de se préparer à l’autodéfense pour parer à l’impuissance d’un Etat qui a déjà renoncé à assurer la sécurité de ses populations.