Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°39 : Loïk Le Floch-Prigent « La France était au dessus de nos personnes »

Publiée le 03/03/2024

Voici l’une des personnes les plus étonnantes qu’il m’ait été donné de rencontrer. Très tôt surdoué, solidement enraciné dans sa terre du Trégor, sa "bretonne bretonnante", issu d’une famille nombreuse, catholique, cultivée, et énergique dont émergent de fortes figures qui déterminent son tempérament combattif et son indépendance d’esprit, il fait des études d’ingénieur, passe une année à parcourir les Etats-Unis d’où il revient avec la conviction que la bataille scientifique et industrielle sera décisive pour l’avenir de la France.

Formé dans les années 1970 par les plus grands noms de l’escouade industrialiste qui luttera, entreprise après entreprise, contre une désindustrialisation de la France qu’accentuent l’irréalisme des technocrates des "grand corps" et le manque de capitaux, il manque de devenir, ministre de l’Industrie de Mitterrand, qui lui confie la direction de quatre des plus grandes entreprises françaises : Rhone-Poulenc, puis Elf, dont il double la production, Gaz de France puis la SNCF.

Chaque fois, les succès de ce capitaine d’industrie, anti-bureaucrate et anti-conformiste sont fulgurants. Mais l’intrépide Astérix qui a la France chevillée au corps fait plus que défendre son village breton, il contre-attaque et marche sur les pieds, de l’Empire états-unien, qui sait le rôle central que joue l’énergie "abondante, bon marché et souveraine" dans l’activité économique d’un grand pays et veut en garder le monopole mondial : le retour de bâton sera féroce... 

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux avec John Laughland - Les sources pourries du sous-empire bruxello-germanique

Publiée le 14/12/2025

Bien qu’il ait plusieurs ascendances européennes, John Laughland est l’archétype du Britannique tel que les Français les aiment : policé, cultivé et farouchement indépendant d’esprit. Né près de Windsor, pur produit de l’université d’Oxford, il connaît toute la gentry, et à peu près tous les premiers ministres des dernières décennies, de Thatcher à Johnson (et même Nigel Farage), il n’en fut pas moins l’un des premiers penseurs du Brexit, au point d’encourir les foudres d’un premier ministre européiste, Edward Heath. Son livre "The Tinted Source" décrit, le premier, les origines de la construction européenne qu’il trouve naturellement dans le sans-frontiérisme large, très large de la politique allemande traditionnelle. Les conséquences coulent d’elles-mêmes : il est délicieux de suivre ce Britannique devenu catholique, version traditionnelle, raconter une vie surprenante avec sa faconde incomparable.