Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°71 - Hugues Reiner, l’homme sauvé par la musique

Publiée le 16/11/2025

Océanique, volcanique, angélique… Quiconque rencontre cet homme en est marqué une fois pour toutes. Issu d’une famille roumaine d’origine juive réfugiée en France en 1929 puis décimée par les déportations, fils d’une mère sociologue et fantasque et de l’écrivain Silvian Reiner qui, réchappé par miracle, deviendra l’ami de Joseph Kessel et de Maurice Druon, Hugues Reiner vécut dans le Paris des années 60 et 70 une enfance sur laquelle planent les fréquentes dépressions de son père, les adversités, l’indigence quelquefois, l’inquiétude toujours. Mais voici que, par la grâce d’une ami de collège dont la famille l’invite souvent à dîner, il découvre d’un coup les fulgurances des symphonies de Malher : sur cette jeune âme tourmentée, la musique tombe comme une sorte de rédemption définitive, un antidote universel aux misères du monde et de la vie : aussitôt, il lui voue la sienne : il devient choriste, se fait protestant puis catholique, et bientôt, guidé par une énergie débordante, chef de chœur (très jeune), puis chef d’orchestre, compositeur saisi par la cause de la musique française, organisateur de concerts grandioses (il dit : cérémonies) qu’il situe au sommet du Mont Blanc comme au milieu des tireurs isolés de Sarajevo, ou encore, de temps à autre, à l’Eglise Saint Sulpice, qu’il remplit périodiquement pour des communions mémorables. Fatiguant (il veut arrêter les guerres...), exaltant, déroutant, prodigieusement imaginatif, constamment généreux, écoutons-le, aimons-le, suivons-le...

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - John Laughland : L’Empire à 3 têtes (Washington, Bruxelles, Berlin) contre la Russie (2ème partie)

Publiée le 28/12/2025

Suite de la conversation avec John Laughland : ce Britannique qu’on croirait typique, mais qui puise ses origines familiales en diverses nations d’Europe, et qui s’est fait catholique (version traditionaliste), est en réalité un infatigable pourfendeur des dérives impériales de l’Union européenne. On le retrouve sur de multiples fronts, en Slovénie, en Biélorussie, dans l’ancienne Yougoslavie dépecée sous ses yeux (il consacra un livre à Slobodan Milosevic) en Russie, mais aussi au supposé Parlement européen ou encore aux Pays-Bas, accomplissant de multiples missions contre l’Empire à trois têtes (Washington, Bruxelles, Berlin) toujours au service d’une Europe des Nations dont, curieusement, il voit renaître les chances. A suivre ce très érudit professeur de géopolitique, on découvre les dessous de bien des cartes - à commencer par celles qui ont conduit de longue date au drame ukrainien…