Les Conversations
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°56 avec Emmanuel Goût : Paris-Rome-Moscou, un axe orthodoxe et latin
Il porte une veste marron sur un fond marron, je porte une veste verte sur un fond vert, nos places autour de la table furent mal choisies, mais notre rencontre fut idéale - moins que jamais une interview, plus que jamais une conversation. Emmanuel Goût est né dans le Nord, a enchainé les petits boulots, il fut aide-soignant, chauffeur, facteur, puis s’est découvert un cœur aventureux qui le mena en Italie, dans les filatures du Nord, puis dans le bureau de Berlusconi, qui l’envoie dans les pays de l’Est pour y développer l’audiovisuel privé, et le voilà s’installant à Moscou à la fin de l’ère Eltsine, au début de la reprise en mains par Poutine, deux géants dont il nous parle comme personne. Mais l’intrépide Français retourne en Italie pour diriger les studios Cinecittà, repart en Russie, Eldorado si propice aux entreprises, revient à Rome remplir une mission pour le compte du Vatican, se présente aux élections dans un village des Sabines, et passe de temps en temps me conter ses aventures, impossibles à retracer en quelques lignes. Leçon magistrale pour tout jeune français qui ose se prendre en mains et découvrir ce que l’on peut faire d’une vie avec un peu de courage, de liberté, de curiosité et de cœur. Leçon géopolitique aussi : que de connivences se découvrent, pour qui sait tourner le dos au matérialisme anglo-saxon qui engloutit l’Occident, entre le monde latin et le monde orthodoxe - les "deux poumons de l’Europe", disait Jean-Paul II. N’y a -t-il pas là une autre solidarité à défricher, fondée sur une conception non matérialiste de la vie, discrètement fervente, un autre espace ouvert aux Français du XXIème siècle ? Découvrons ensemble la vie exemplaire d’Emmanuel Goût !
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - Hugues Reiner, l’homme sauvé par la musique
Océanique, volcanique, angélique… Quiconque rencontre cet homme en est marqué une fois pour toutes. Issu d’une famille roumaine d’origine juive réfugiée en France en 1929 puis décimée par les déportations, fils d’une mère sociologue et fantasque et de l’écrivain Silvian Reiner qui, réchappé par miracle, deviendra l’ami de Joseph Kessel et de Maurice Druon, Hugues Reiner vécut dans le Paris des années 60 et 70 une enfance sur laquelle planent les fréquentes dépressions de son père, les adversités, l’indigence quelquefois, l’inquiétude toujours. Mais voici que, par la grâce d’une ami de collège dont la famille l’invite souvent à dîner, il découvre d’un coup les fulgurances des symphonies de Malher : sur cette jeune âme tourmentée, la musique tombe comme une sorte de rédemption définitive, un antidote universel aux misères du monde et de la vie : aussitôt, il lui voue la sienne : il devient choriste, se fait protestant puis catholique, et bientôt, guidé par une énergie débordante, chef de chœur (très jeune), puis chef d’orchestre, compositeur saisi par la cause de la musique française, organisateur de concerts grandioses (il dit : cérémonies) qu’il situe au sommet du Mont Blanc comme au milieu des tireurs isolés de Sarajevo, ou encore, de temps à autre, à l’Eglise Saint Sulpice, qu’il remplit périodiquement pour des communions mémorables. Fatiguant (il veut arrêter les guerres...), exaltant, déroutant, prodigieusement imaginatif, constamment généreux, écoutons-le, aimons-le, suivons-le...
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