Les Conversations
Les Conversations n°41 de P-M Coûteaux avec Eric Zemmour : La France peut être sauvée par les livres
Il était temps que nous nous arrêtions ! Nous avions décidé de ne pas évoquer le moindre sujet politique, mais finalement, nous avons presque failli aborder notre "Grande Querelle". C’est ainsi que nous avons dû conclure, sur une note restée certes légère, une longue conversation sur les livres, et la tradition toute littéraire qui fit la France : que lire, comment lire, pourquoi lire ? Voici un modèle : depuis son plus jeune âge, Eric Zemmour lit beaucoup, relit encore, devenant au fil du temps l'"honnête homme" que s’employait à former ce "monde ancien", que nous aimons tant l’un et l’autre - et qui reste la matrice de la France à venir, si la France veut avoir un avenir. L’ami Zemmour fait en somme ce que De Gaulle recommandait : "Aux Français, parlons de la France". Depuis plus de vingt ans, il "fait la classe à la France", particulièrement à ces jeunes qui l’on rejoint en grand nombre à la faveur d’une campagne présidentielle dont nous reparlerons plus tard. C’est qu’il vit et parle d’abord par les livres, ceux qu’il écrit et ceux qu’il lit, et par cet insatiable goût de la lecture qui seul sauvera notre civilisation guettée par tant de barbaries…
Les Conversations n°54 de Paul-Marie Coûteaux - Pierre Cheremetiev, un prince au service de la France et de la Russie
Fils d’une des plus grandes familles de boyards (ses ancêtres s’illustraient déjà au XIIIème siècle, et l’on compte parmi eux aussi bien Alexandre Nevski que les maréchaux Sourvorov et Koutouzov…), le comte Cheremetiev, solidement campé dans sa quatre vingt quinzième année, nous reçoit dans son appartement de Paris auprès de sa femme Huguette - qui n’accepta de paraître à l’écran qu’au dernier moment. Les Cheremetiev, qui acquirent au fil des siècles une immense puissance terrienne et immobilière continuellement placée au service du tzar (c’est d’ailleurs elle qui, au XVIème siècle, mis les Romanov sur le trône...), prirent de plein fouet la Révolution communiste, qui emprisonna ou assassina la plupart de ses héritiers et organisa la confiscations de leurs biens. La grand-mère de Pierre réussit à gagner Paris avec six de ses huit enfants : pour nous, il relate leur installation en France, son enfance au Maroc, son amitié inattendue avec Mohamed V, ses études d’architecte boulevard Raspail (il sortit premier de sa promotion, et la France lui doit plusieurs monuments de renom) et par dessus tout le service de la musique, qui le conduisit, à la demande du maître lui-même, à diriger pendant près de 40 ans le Conservatoire Rachmaninov. Car ce prince infatigable (il fonda et présida longtemps l'Union internationale des compatriotes russes vivant à l'étranger, qui représente aujourd'hui les intérêts et protège les droits de 40 millions de personnes), qui nous confie avec une grande délicatesse quelques unes de ses vues sur le monde, la Russie, Vladimir Poutine et la France d’aujourd’hui (notamment son admiration pour Philippe de Villiers), ce pianiste, chanteur, à l‘occasion acteur, est avant tout un esthète, pour qui servir son peuple consiste à l’élever dans les arts et les œuvres de l'esprit - l’une de ses plus grandes fiertés est d’implanter des conservatoires dans plusieurs villes de Russie. "La tâche de la véritable aristocratie est de servir son pays" répète-t-il, avec un sourire où laisse poindre l’espoir, si mince en un temps ravagé par les oligarchies, que la tradition aristocratique est moins un souvenir qu’une promesse. Remercions M. Valentin Gaure d’avoir si bien su organiser cette trop courte mais très riche rencontre.
Connexion
Afin d'utiliser cette fonctionnalité, vous devez vous connecter :