Passé Présent
Passé-Présent n°231 : français d'Algérie et algériens avant 1962
Philippe Conrad revient sur l'invasion du Tibet par les chinois, à l'occasion du 60è anniversaire de celle-ci.
Le Tibet, cet immense haut plateau, fut une grande puissance d'Asie centrale au Moyen-Age. Après son apogée au 8è S., l'empire fut contrôlé par le pouvoir mongol au 12è S., puis par les Yuan. Les empires russe et britannique convoitent, au 19è S., la région qui devient un enjeu politique majeur, mais la suzeraineté chinoise sur le Tibet déclenche une insurrection en 1912, date du retour du chef spirituel des bouddhistes : le Dalaï-lama, 13è du nom, qui déclare l'indépendance du pays en 1913 au grand dam des chinois qui entendent maintenir le territoire sous leur coupe. En octobre 1950, 40.000 chinois envahissent le Tibet. Un accord, obtenu sous la contrainte en mai 1951 intègre le pays à la Chine. Une insurrection, soutenue par la CIA, éclate en 1955, mais la réplique de l'armée communiste qui visera notamment à bombarder les monastères (10 lieux de culte seront épargnés sur 600) contraindra le 14è Dalaï-lama à s'exiler en Inde, en mars 1959. Depuis cette date, 8 millions de chinois déplacés coloniseront le territoire tibétain, et même si l'autonomisme persiste, la solide mainmise de Pékin en sape les perspectives.Philippe Conrad accueille Roger Vétillard pour deux ouvrages : Français d'Algérie et Algériens avant 1962 (Ed. Hémisphères) et La dimension religieuse de la guerre d'Algérie 1954-1962 (Ed. Atlantis).
Le sous-titre témoignages croisés reflète parfaitement la teneur du premier livre. Roger Vétillard a, en effet, questionné des centaines d'acteurs, unanimes dans leur description d'une coexistence de proximité et de sympathie entre français de souche européenne et autochtones sur le territoire algérien avant 1962. "L'apartheid" n'existait ni dans les rues, ni dans les écoles, ni sur les terrains de sport ; situation qui n'était pas totalement perçue et objectivement relatée dans les médias. Dans le second ouvrage, l'auteur fait remonter au début des années 1930 l'identification d'une réaction religieuse musulmane et note qu'un soulèvement arabo-islamiste se trouve à l'origine de la guerre d'Algérie. Pendant le conflit, la référence à l'islam est très présente chez les combattants du FLN, doublée d'une force mobilisatrice. En 1955, le Fond de Libération Nationale revendique un rétablissement du pays dans le cadre des principes islamistes. De fait, une guerre civile de dix ans, dans les années 1990, concrétisera dramatiquement ce réveil religieux.Passé-Présent avec François Cochet - Le général Catroux, Grand seigneur de la France libre
Georges Catroux, homme de l'ombre de la France libre, incarne les paradoxes de son époque.
Militaire brillant, diplomate habile et acteur clé du renseignement, il traverse les conflits majeurs du XXe siècle en laissant une empreinte souvent méconnue. Héritier de Lyautey, compagnon de la première heure de Charles de Gaulle, Catroux se distingue par son sens politique, sa maîtrise des réseaux d’influence et son rôle crucial dans les affaires du Levant et de l’Afrique du Nord. Du Proche-Orient à l’Indochine, en passant par Moscou et Alger, il s’affirme comme un médiateur et un stratège de l’Empire, tout en suscitant admiration et controverse.
Jugé « bradeur d’Empire » par certains, perçu comme un « juge de paix » par d’autres, il incarne une figure fascinante et énigmatique, oscillant entre rigueur militaire et ambitions diplomatiques. Avec François Cochet, auteur de "Général Catroux, un militaire bien diplomate" (Perrin, 2025).
Passé/Présent dévoile un portrait nuancé et profondément humain d’un homme à la personnalité complexe, souvent décrié mais toujours déterminé à jouer un rôle central dans les grandes affaires de son temps.
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