Politique Eco

Politique & Eco n°367 avec Pierre Jovanovic - Crédit Suisse, FTX : faillites en chaîne

Publiée le 28/11/2022

1) Crédit Suisse, l’incroyable humiliation

Le Crédit Suisse en faillite demande aux Saoudiens, aux Qataris et à 20 banques concurrentes de le renflouer, vend les bijoux de famille (l’hôtel Savoy de Zürich), le cours de l’action est passé de 90 FS à 3,98 FS. Pour Pierre Jovanovic, ce n’est pas une nouvelle crise mais une extension encore plus violente de celle commencée en 2007 ("L’or des fous" de Gillian Tett du Financial Times). La presse suisse est restée muette sur l’événement et le New York Times a tourné en dérision la baisse de l’action du Crédit Suisse accusant les complotistes, dont P. Jovanovic, de fausses alertes. Pour l’heure, c’est le bank run sur le Crédit Suisse. Sans parler d’autres banques en grande difficulté comme la Monte Paschi di Siena dont il fut maintes fois question dans cette émission.

 

2) FTX : Enorme faillite politico-financière qui ruine 5 millions de personnes

La presse spécialisée nous avait présenté FTX comme la nouvelle deuxième plateforme d’échange de cryptomonnaies évaluée à 32 milliards $. L'entité basée aux Bahamas aurait dû conduire à se poser des questions sur son jeune dirigeant, Sam Bankman-Fried, présenté comme le futur Warren Buffett, apparaissant aux côtés de Klaus Schwab et faisant profession de foi végan. Fils de membres du Parti démocrate, il a contribué à financer ce parti tout en servant de "blanchisseuse" pour les crédits vers la banque centrale de l’Ukraine. Les clients n’ont plus accès à leurs comptes, le dénominateur commun à toutes les affaires qui ont précédé : ERON, Madoff, Theranos etc. Les journalistes spécialisés ont cru à leurs mensonges.

 

3) La Turquie est-elle soluble dans l’inflation ?

Selon la presse américaine et européenne la dévaluation de la livre turque est le signe qu’il n’existe aucune différence entre ce pays et le Venezuela, mais en se rendant sur place, Pierre Jovanovic infirme cette désinformation. La livre turque se déprécie certes mais les salaires suivent. Pas de révoltes et de sédition en Turquie, alors même que la CIA et les banques américaines s’emploient à ruiner la livre turque pour faire plier Erdogan. Il a dû néanmoins se résoudre à renoncer au réseau Mir (l’équivalent du Mastercard russe) qui permettait aux Russes de payer en Turquie avec leur carte de crédit. En réalité, les Turcs souffrent de la même inflation que les Français mais en France, depuis Delors et les socialistes pour plaire à Bruxelles, les salaires ont été désindexés. Le contraste est saisissant entre les rues d’Istanbul vives et animées et le morne spectacle des rues de Paris. Sans porter de jugement sur le régime du président Erdogan, Pierre Jovanovic rappelle l’enjeu pour les Américains que représente le Bosphore, porte ouverte sur la Russie et l’Ukraine. Pierre Jovanovic était en Turquie pour une enquête sur le vécu de l’inflation par la population et dans un souci de comparaison avec la situation française.

Politique & Eco avec Pierre Jovanovic - 2008 : Le hold-up bancaire comme solution à la crise

Publiée le 14/07/2025

Privatisation des profits, socialisation des pertes... Qui sont les vrais responsables ? Tout a commencé en 2008 mais rien n’est fini, l’économie est toujours sous l’emprise des effets de cette funeste année et des pratiques du système qui y ont conduit. Une arrière-cuisine de l’entre-soi bancaire et de l’Etat profond. La crise a débuté, comme d’habitude, outre-Atlantique et le degré de dépendance de l’économie mondiale aux Etats-Unis en fera une crise mondiale. La cause de ce désastre étant la fameuse crise des subprimes. Celle-ci devait se limiter strictement aux banques américaines, selon Alain Minc, constant dans l’art de formuler des professions foireuses.

Mais la question se pose : peut-on croire que des prêts incertains accordés à des ménages peu solvables soient la seule explication ? De surcroit ces prêts étaient garantis par des organismes proches de l’Etat (Fanny Mae et Freddy Mac) ou bien appuyés sur un CDS (Credit Default Swap), une assurance qui remboursait le prêteur à la place du ménage, produit titrisé éminemment toxique. Ces prêts accordés avec une intention sociale au bénéfice de minorités ethniques sont-ils la cause de la crise mondiale ?

Le président de Goldman Sachs, Hank Paulson, sera nommé secrétaire au trésor par George Bush et c’est lui qui va organiser, le hold-up sur les ménages et la plus grande vague de pauvreté qui s’en suivra.

Pierre Jovanovic, journaliste financier, lève le voile sur l'un des plus grands scandales financiers de l'histoire du capitalisme dans son ouvrage "2008" publié aux Jardin des Livres.