Politique Eco

Politique & Eco n°205 - Quand la société n’est pas un marché avec Alain de Benoist

Publiée le 04/03/2019
Alain de Benoist, philosophe, auteur du livre "Contre le libéralisme" paru aux éditions du Rocher Interrogé par Olivier Pichon et Pierre Bergerault

1. Le libéralisme : une erreur anthropologique ?

- Définition du libéralisme - Une même racine, une même école, le primat de l’individu - La religion des droits de l’homme et du progrès - La société première dans l’histoire, non l’individu - Comment retrouver les anciennes solidarités ou en inventer de nouvelles ? - Un couple maudit : l’Etat providence et la souveraineté absolue de l’individu - Mais c’est l’Etat moderne qui invente les marchés pour des raisons fiscales - La folie anthropologique du contrat social - Le politique l’emporte sur l’économique et non l’inverse - Les droits subjectifs en question - Le citoyen peut-il se sacrifier pour la patrie ? - Le juste ou le bien ?

2. L’efficacité du marché de l’ordre des moyens non des fins

- Le paradigme de l’homo oeconomicus - Equilibre, ordre spontané, concurrence pure et parfaite, demande solvable - De plus en plus de demande non solvable - Pierre Manent et le refus du libéralisme d’examiner les fins sous l’angle du bien. Problème de l’intérêt général - Pourquoi les sociétés libérales ont-elles du mal à légiférer sur la bioéthique ? - Evocation de Péguy et Bernanos, ce qui est né par l’argent périra par l’argent ! - Société de marché ou société du marché. - L’emballement capitaliste de l’argent. Illimitation du capitalisme, hybris, démesure... - Suis-je ce que j’ai ou ai-je ce que je suis ? - Le néocapitalisme financier, dévalorisation de la valeur et absence de soubassement réel à la monnaie, le QE et la financiarisation de l’économie - Une banque de la transition écologique ?

3. Libéralisme et démocratie

- Crise de la représentation - La démocratie parlementaire représentative dite libérale, deux réalités disjointes désormais - Quand le peuple n’est souverain que le jour des élections - Lisbonne, Brexit les exemples se multiplient - Un homme une voix différent de un citoyen une voix - Le Conseil Constitutionnel et la Cour Européenne des DDH contre les peuples - Les démocraties illibérales à l’est de l’Europe - Le libéralisme est impolitique par nature (C. Schmidt) - Macron : droite et gauche dépassées par le libéralisme - Ecrasement des partis de gouvernement - Un monde s’efface, les Gilets Jaunes comme manifestation de l’épuisement de la démocratie libérale - Un point de rupture significatif, progressistes contre populistes. - Effacement des modes de légitimation du libéralisme (consommation, emploi etc.) - La davocratie (Michel Geoffroy) la super classe mondiale contre les peuples - Retour du localisme, des nouvelles sociabilités illustrées par les GJ sur les ronds points - Conservateurs et libéraux désormais en voie de séparation - Les Gilets Jaunes une répétition générale

Conclusion : recréer du commun, ces liens qui libèrent, et pas seulement le bien commun, le commun est déjà un bien !

Politique & Eco avec Pierre Jovanovic - 2008 : Le hold-up bancaire comme solution à la crise

Publiée le 14/07/2025

Privatisation des profits, socialisation des pertes... Qui sont les vrais responsables ? Tout a commencé en 2008 mais rien n’est fini, l’économie est toujours sous l’emprise des effets de cette funeste année et des pratiques du système qui y ont conduit. Une arrière-cuisine de l’entre-soi bancaire et de l’Etat profond. La crise a débuté, comme d’habitude, outre-Atlantique et le degré de dépendance de l’économie mondiale aux Etats-Unis en fera une crise mondiale. La cause de ce désastre étant la fameuse crise des subprimes. Celle-ci devait se limiter strictement aux banques américaines, selon Alain Minc, constant dans l’art de formuler des professions foireuses.

Mais la question se pose : peut-on croire que des prêts incertains accordés à des ménages peu solvables soient la seule explication ? De surcroit ces prêts étaient garantis par des organismes proches de l’Etat (Fanny Mae et Freddy Mac) ou bien appuyés sur un CDS (Credit Default Swap), une assurance qui remboursait le prêteur à la place du ménage, produit titrisé éminemment toxique. Ces prêts accordés avec une intention sociale au bénéfice de minorités ethniques sont-ils la cause de la crise mondiale ?

Le président de Goldman Sachs, Hank Paulson, sera nommé secrétaire au trésor par George Bush et c’est lui qui va organiser, le hold-up sur les ménages et la plus grande vague de pauvreté qui s’en suivra.

Pierre Jovanovic, journaliste financier, lève le voile sur l'un des plus grands scandales financiers de l'histoire du capitalisme dans son ouvrage "2008" publié aux Jardin des Livres.