Zooms

Zoom - Charles d'Anjou (Omerta) : Pourquoi, journaliste, je suis interdit en Ukraine ?

Publiée le 11/11/2024

Charles d’Anjou, journaliste et président d’Omerta, réalise actuellement, pour le compte de TVL, un document exclusif sur la réalité de la guerre, côté russe. Ce reportage, tourné en partie sur le front, sera diffusé par TVL avant la fin de l’année et constituera un témoignage essentiel sur l’effroyable guerre qui se déroule depuis deux ans entre l’Ukraine et la Russie. Quel est la situation militaire et économique de la Russie ? Le pouvoir de Poutine est-il menacé ? Chacun pourra disposer d’informations sur la situation et disposera de points de comparaison.

Dans cet entretien, Charles d’Anjou revient aussi sur les difficultés d’exercer son métier de journaliste. Avec Régis Le Sommier, il est dorénavant interdit de présence sur le territoire ukrainien. A ce statut de "persona non grata" s’ajoute la méfiance de plus en plus palpable des Russes à l’égard des équipes de journalistes français. Et la difficulté d’avoir des accords pour tourner sur la ligne de front avec des unités combattantes.

En attendant la diffusion du reportage "Deux ans de guerre en Russie", TVL vous propose de découvrir ou redécouvrir un document exclusif produit par Omerta et diffusé pour la première fois sur une chaîne non payante. Un reportage édifiant et passionnant qui n’a pas pris une seule ride.

Le 15 novembre 2022, l’explosion d’un missile ukrainien de défense aérienne fait deux morts dans le petit village de Przewodow en Pologne, plongeant l’Europe et la scène internationale dans la peur d’une escalade du conflit et de sa globalisation. Pour Omerta, nous avons sillonné les quatre coins de l’Europe de l’Est : Pologne, Lituanie, Lettonie, Estonie et l’oblast russe de Kaliningrad en prenant le parti d’aller à la rencontre des habitants de ces pays plutôt que des responsables politiques afin de recueillir témoignages et ressentis de ceux qui vivent aux portes de la guerre.

Zoom - Bernard Wicht : La guerre sans Etats ? Mercenaires, gangs et auto-défense

Publiée le 15/07/2025

Bernard Wicht est expert en stratégie militaire, enseignant à la faculté des sciences politiques de l’Université de Lausanne, en Suisse (université de Lausanne). Auteur de nombreux ouvrages, il présente "Guerre en Europe : Gangs contre Milices privées" publié par les éditions Jean-Cyrille Godefroy dans la collection Le Cercle Aristote dirigée par Pierre-Yves Rougeyron.

Dans cet entretien, Bernard Wicht explique comment guerre et Etat restent deux concepts étroitement liés, reprenant la célèbre formule de Charles Tilly : "la guerre fait l’Etat et l’Etat fait la guerre". Bernard Wicht montre que l’effondrement ou la prise de distance de l’Etat entraîne des conflits de plus en plus décentralisés (insurrections, terrorisme, gangs armés). Il s’appuie sur la théorie de l’effondrement de Joseph Tainter pour souligner qu’au-delà d’un certain point de complexité "le retour marginal sur investissement diminue", conduisant inévitablement à la rupture d’un système social.

Bernard Wicht évoque également la privatisation du conflit avec la montée du mercenariat et des sociétés militaires privées qui reflète une "libéralisation de la défense" face au monopole étatique de la violence en voie de délitement, multipliant les acteurs belligérants hors du contrôle des Etats. L’auteur questionne également les questions de "Capital guerrier" et d’autodéfense, estimant que les jeunes générations ne se mobilisent plus pour l’armée ni l’Etat, mais migrent vers des milices ou réseaux marginaux. La perte de sens collectif et la "guerre par procuration" en découlent.

Bernard Wicht conclut sur la nécessité pour chacun de se préparer à l’autodéfense pour parer à l’impuissance d’un Etat qui a déjà renoncé à assurer la sécurité de ses populations.