Le samedi politique

Le Samedi Politique avec Régis de Castelnau - McKinsey : le scandale d’un Etat dans les Etats

Publiée le 26/03/2022
Régis de Castelnau est l'animateur du blog "Vu du Droit", l'auteur de l'ouvrage "Une justice politique" chez l’Artilleur (disponible ici et avocat spécialiste du droit pénal des affaires publiques. Il revient sur ce qui a tous les aspects d’un scandale d’Etat : l'affaire McKinsey. Selon, le rapporteur communiste Eliane Assassi, la commission d’enquête sénatoriale a révélé un "phénomène tentaculaire" : l’explosion des recours aux cabinets de conseils au cœur des arcanes du pouvoir. En effet, depuis le début du quinquennat d’Emmanuel Macron, le recours aux cabinets privés a grimpé en flèche avec un cumul minimum estimé à 2,4 milliards d’euros facturés. Parmi les cabinets de conseils, McKinsey est le plus sollicité. Il est aussi celui qui n’a pas payé d’impôt sur les sociétés en France depuis plus de 10 ans. Le cabinet est intervenu sur la réflexion autour de la réforme des retraites auprès de la CNAV pour 920 000 euros. Il a également facturé 4 millions pour proposer la réforme des APL consistant à les baisser de 5 euros. Une note sur les enjeux des métiers de l’enseignement a quant à elle coûté un demi-million d'euros… Avec la crise sanitaire autour du Covid-19, les prestations du cabinet américain McKinsey ont littéralement explosé. En France, au moins 68 travaux auraient été commandés pour une somme de 41 millions d’euros. Stratégie vaccinale, logistique, McKinsey était sur tous les fronts, y compris dans de nombreux autres pays du monde… Pas étonnant que les gouvernements progressistes aient tout particulièrement affectionné les confinements et autres vexations des populations.

McKinsey-Macron : une histoire d’amour et de fraîche

On l’appelle La Firme ! McKinsey affiche selon le magazine Forbes un chiffre d’affaires de près de 8,5 milliards de dollars en 2019. Fondé en 1920, McKinsey a élu domicile à Wilmington, dans le Delaware, un paradis fiscal. En février 2021, la Firme acceptait de verser 574 millions de dollars pour éviter les poursuites aux Etats-Unis dans le scandale des opiacés, qui aurait fait, selon les autorités américaines, quelque 400 000 morts. Le cabinet de conseils avait collaboré avec la société pharmaceutique Purdue Pharma pour inciter des médecins à prescrire des opiacés en laissant croire qu’il n’y avait ni accoutumance, ni risque de toxicomanie. Un accord semblable de 100 millions d’euros avait déjà été scellé en Afrique du Sud pour des interventions complexes avec la filière énergétique. En Australie, alors que McKinsey conseille une firme pharmaceutique sur le développement de vaccins à ARN Messager, le cabinet conseille aussi le gouvernement sur sa stratégie vaccinale contre le Covid-19. Une belle démonstration des conflits d’intérêts qui n’arrête pas McKinsey. En France, McKinsey était présent en 2007 avec plusieurs individus siégeant dans la Commission Attali, censée libérer la croissance. On y retrouvait déjà un certain Emmanuel Macron. En 2012, le cabinet intervenait également dans la fusion acquisition entre Pfizer et Nestlé organisée par Emmanuel Macron lorsqu’il était banquier d’affaires chez Rothschild. C’est cette transaction qui permettra à l’actuel président d’être au moins millionnaire, même si sa déclaration de patrimoine ne fait plus état que d’un demi-million d’euros. C’est aussi McKinsey qui sera sollicité en 2017 pour rédiger une bonne partie du programme politique du candidat Macron. Face à ces manquements patents d’éthique et souvent du respect des lois, la justice semble occupée ailleurs. A deux semaines du premier tour de l’élection présidentielle, "Le Samedi Politique" est l’émission que tous les Français devraient regarder attentivement pour comprendre comment leurs impôts sont employés et éclairer leur vote !
Pour aller plus loin "L’autre scandale d’Etat : l’affaire Alstom, un démantèlement contre la France". L’émission avec Jean-Philippe Tanguy

Le Samedi Politique avec Hervé Carresse - Ukraine : la bascule stratégique de Poutine ?

Publiée le 23/11/2024

La guerre en Ukraine est sur le point de basculer. Donald Trump, récemment élu mais seulement investi le 20 janvier 2025, a promis la paix en 24 heures à son arrivée à la Maison Blanche mais les tensions pourraient s’intensifier d’ici là.

Après des mois de négociations avec l’administration démocrate, Volodymyr Zelensky a finalement pu frapper le territoire russe en profondeur avec les missiles américains ATACMS. Une nouvelle étape que la Russie ne pouvait ignorer. Vladimir Poutine a donc annoncé l’utilisation de nouvelles armes, les missiles Oreshnik. Une véritable révolution dans la stratégie de la dissuasion à laquelle les Occidentaux ne semblent pas en mesure de répondre. Embrasement mondial tant redouté, chant du cygne des néoconservateurs ou chorégraphie guerrière, à quoi faisons-nous face ?

Pour répondre à ces questions, nous explorons les derniers développements sur le front ukrainien : l’utilisation des missiles ATACMS, le rôle des Etats-Unis, les déclarations de Vladimir Poutine et de Volodymyr Zelensky, l’impact de la communication et ses travers, mais aussi les enjeux stratégiques derrière ces actions.

Hervé Caresse, ancien colonel (État-Major de l’Armée de terre et Brigade de sapeurs-pompiers de Paris) et expert en gestion de crise analyse les implications de ces événements pour la Russie, l’Ukraine et le monde entier. Quelle est la portée réelle de la menace nucléaire ? La Russie est-elle encore capable de surprendre ? A quel type d’escalade faisons-nous face ?

Un décryptage essentiel pour comprendre les enjeux d’un conflit qui redéfinit l’ordre mondial.

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