Politique Eco

Politique & Eco n°362 avec Jacques Sapir - Guerre en Ukraine : l'irrésistible basculement du monde

Publiée le 31/10/2022

Nous assistons, en dépit des apparences, à l’affaiblissement continu des Etats-Unis et de leurs alliés. Ce processus prend la forme d’une "désoccidentalisation" du monde qui va de pair avec la démondialisation, avec l’émergence des BRICS et de l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS). Mais il faut aussi comparer la part dans le PIB mondial (calculé en parité de pouvoir d’achat) du G-7 et celle des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud). Aujourd’hui, ce groupe de pays, qui est en passe de s’élargir avec de nouveaux candidats comme l’Algérie, l’Argentine, le Nigeria, le Kenya, l’Indonésie et la Turquie, apparaît comme un bloc refusant les sanctions décidées par les Etats-Unis et l’UE. Il est donc clair que le processus de démondialisation est aujourd’hui engagé de manière irréversible.

Dans ce contexte, quelle est la taille réelle de l’économie de la Russie ? Par la méthode de la parité de pouvoir d’achat, l’économie russe devient alors à peu près équivalente à celle de l’Allemagne. Et compte tenu de la dépendance, que ce soit celle de l’UE ou plus globalement des marchés mondiaux, aux exportations russes, l’impact sur le reste du monde des sanctions sera quant à lui très fort. C’est l’une des formes les plus évidentes de "l’effet boomerang".

Enfin, le rouble s’est apprécié d’environ un tiers et les pays des BRICS réfléchissent sur la constitution d’un fonds monétaire qui leur est propre. Le gel des avoirs de la Banque centrale de Russie a eu pour conséquence d’inquiéter les autres membres du FMI qui songent sérieusement à le quitter pour ne pas tomber sous le coup des mêmes mesures : effet boomerang toujours et encore.

Politique & Eco n°433 avec Olivier Piacentini - Macron a drogué la France à la dépense

Publiée le 22/04/2024

Emmanuel Macon encore humilié ! Depuis plusieurs semaines, le chef de l'Etat voit sa politique économique être sévèrement critiquée. Avec un déficit budgétaire à au moins 5% du PIB pour 2024, les agences de notation risquent bien de dégrader à nouveau la note de l'Etat français. Mais le désastre du déficit n'est un cas isolé, tous les indicateurs sont dans le rouge. Si la croissance initialement prévue à 1,4% a été revue à la baisse à 1%, les observateurs aguerris tablent plutôt sur 0,5% et en faisant les fonds de tiroir. Et avec les dizaines de milliards d'euros d'économies réclamées par le patron de Bercy, les Français peuvent s'attendre à une cure d'austérité sans précédent. Certains parlent déjà d'une catastrophe à la grecque. Heureusement, Emmanuel Macron l'a promis : il n'y aura pas de hausse d'impôts... Mais y-a-t-il encore quelqu'un pour prendre ses déclarations pour argent comptant ? L'homme qui a endetté la France sur près de 900 milliards € n'est pas près de s'arrêter. La transition énergétique coûtera 15% de plus qu'en 2023. Macron arrive déjà en fin de piste ! Reste à savoir si les banques vont lui tourner le dos...

Dans ce numéro de "Politique & Eco", Olivier Piacentini, conseiller dans l'assistance financière et juridique, tire à vue sur un président qui a drogué la France à la dépense publique.