Politique Eco

Politique & Eco n°334 avec Charles Gave : Poutine a déclaré la guerre à Davos

Publiée le 07/03/2022
Une guerre entre l’Ukraine et la Russie sur le terrain, et un affrontement stratégique entre l’Occident et la Russie. La “mondialisation heureuse” aura débouché sur un conflit global où l’Occident emploie tous les moyens pour essayer de sauver une suprématie de plus en plus contestée. La guerre menée contre la Russie consiste à tenter de l’asphyxier financièrement et imposer une censure de l’information mais l’économie européenne va ressortir brisée de son alliance avec le projet américain d’une transformation de l’OTAN en alliance globale dirigée contre la Russie et la Chine. Et puis une partie du monde ne suivra pas les Américains, à commencer par la Turquie, le Brésil et l’Inde. Du point de vue français, l’annonce du chancelier allemand d’un réarmement massif de son pays est le signe de la fin du pacte européen de 1950 dans lequel l’Allemagne, ayant tiré les leçons du nazisme, se mettait au service de la paix. Aujourd’hui, l’Allemagne est à nouveau une puissance militaire. La France devra en tirer les conséquences, à commencer par la fin du traité d’Aix-la-Chapelle et le renoncement à la “défense européenne”, principale chimère de Macron. Depuis l'annexion de la Crimée en 2014 et le train de sanctions qui a suivi, la Russie a amassé des réserves. Un véritable trésor de guerre dont la progression s'est accélérée depuis la flambée des cours du pétrole et du gaz. Ces réserves sont celles de la banque centrale russe, 630 milliards de dollars. Des réserves constituées de devises étrangères, d'or, d'emprunts d'Etat étrangers et de placements dans des banques. Plus de 40% de ces réserves sont placées en Europe et aux Etats-Unis. Et ces 40% sont désormais gelés. L’arrêt des paiements Swift est une politique aventureuse qui peut provoquer un krach, car les Occidentaux n’ont pas compris ce qu’était le réseau Swift, technique de produits dérivés et d’assurance mutuelle. Il s’agit de faire de la Russie "un paria économique et financier mondial", selon les mots d’un haut responsable américain, auquel Bruno Le Maire a emboité le pas avant de se faire remettre en place par Macron. Et plus concrètement, paralyser les actifs de la Banque centrale russe et exclure un certain nombre de banques russes du système Swift, canal incontournable pour les transactions financières internationales, est une politique qui va se retourner contre l’Europe. En clair, dès lors qu’une banque est "dé-swiftée", elle ne peut plus payer ou recevoir des fonds d’un autre Etat pour le compte de ses clients. Mais la Russie a déjà mis en place avec la Chine un système indépendant de SWIFT nommé SFS et on peut penser que les transactions vont désormais contribuer à renforcer encore la puissance chinoise. Il est probable que quelques banques choisies conservent leur accès à Swift, ne serait-ce que pour permettre le négoce de gaz avec des Etats qui en sont dépendants, comme l’Allemagne ou l’Italie. Dans ce contexte, Macron joue les pères de la nation après avoir complètement échoué à freiner les ambitions de Poutine. Discrédité sur la scène internationale, au plan national, le président français poursuit une politique qui a échoué depuis 5 ans et la perspective d’un second mandat est, pour Charles Gave, un scénario funeste qui devrait être évité. Les Français, écœurés par la politique, sont dans l’abstention mais au deuxième tour, il apparait qu’une majorité "tout sauf macron" pourrait se dessiner.

Politique & Eco avec Philippe Murer - Israël/Iran : une guerre profitable aux marchés ?

Publiée le 30/06/2025

"La raison du plus fort est toujours la meilleure"... Donald Trump a sorti les muscles pour imposer la paix au Proche-Orient. La guerre Israël/Iran avait pourtant fait craindre le pire, notamment un choc pétrolier avec un éventuel blocage du détroit d'Ormuz par Téhéran, et l'intervention américaine, ravivé les craintes d'une flambée des prix du pétrole.

- Le calme sur les marchés est-il revenu avec le cessez-le-feu ?

- Qui sont les gagnants de ce conflit ? 

- Le programme nucléaire iranien est-il en cendres ? 

La paix revenue, le retour des guerres dites préventives, en violation du droit international, n'augure pourtant rien de bon pour la stabilité mondiale.

En France, l'échec du conclave sur les retraites de François Bayrou révèle le blocage des institutions. Le déficit public va donc continuer d'augmenter (200 milliards € cette année contre 170 milliards € en 2024). Une nouvelle dégradation de la note de la France semble inévitable.

- Les taux d'intérêts vont-ils augmenter ? 

- Comment les faillites d'entreprises vont-elles évoluer face aux prix de l'énergie ?

- La France peut-elle devenir l'épicentre d'une crise de la zone euro ?

Dans ce numéro de "Politique & Eco", l'économiste Philippe Murer, analyse les conséquences économiques de la guerre Israël/Iran, le climat dans les entreprises françaises et notre modèle social. Face aux élites sadiques, il lance un appel à l'union des résistants !