Politique Eco

Politique & Eco n°335 avec Philippe Herlin - L'inflation, c'est la faute à Poutine !

Publiée le 14/03/2022
L’inflation fait un retour en force, à plus de 7% aux États-Unis et 5% en Europe. "Mais ne vous inquiétez pas", nous disent la Fed et la BCE, "nous remonterons nos taux directeurs et nous diminuerons la taille de notre bilan" afin de la vaincre ! Les banques centrales sont à la manœuvre, nous ne devons pas nous inquiéter. Vraiment ? Le problème est que ces remontées de taux ont déjà eu lieu par le passé et qu’à chaque fois, cela s’est très mal terminé. La première baisse massive dans notre histoire récente a eu lieu au début des années 2000, après le krach des valeurs Internet début 2000 et les attentats du 11 septembre 2001. Il fallait alors absolument éviter une récession qui aurait été interprétée comme une victoire du terrorisme, alors la Fed (la banque centrale américaine) a baissé son taux directeur à presque zéro afin de "soutenir l’économie". Ces liquidités ont alimenté le marché immobilier, notamment grâce à un nouveau produit financier permettant de recycler ces crédits, les subprimes. Nous connaissons la suite. La remontée des taux initiée mi-2004 est interrompue et le taux directeur de la Fed replonge en 2007-2008 pour faire face à la récession et au risque bancaire. Aujourd’hui, les conséquences de la crise ukrainienne vont empêcher la remontée des taux afin de faire un nouveau quoiqu’il en coûte, aussi irrationnel qu’exagéré, l’argent magique, la planche à billet vont donc fonctionner à plein régime par le biais du QE (quantitative easing). Toutes les sanctions contre la Russie et, en retour, l’interruption des approvisionnements venus de Russie, "auront un impact sur nos économies européennes", a reconnu vendredi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire. A cela s’ajoute, selon Philippe Herlin, le coût exorbitant de la fameuse transition énergétique. Autrement dit, à l’inflation va s’ajouter la faible croissance et un risque bancaire lourd, lui-même porteur de menaces sur l’euro. Alors que l’Amérique sort de la parenthèse covid, une véritable remontée des taux directeurs aux Etats-Unis est-elle envisageable ? Nous pouvons en douter : "Aujourd’hui, en 2022, l’économie américaine est nettement plus faible (déficit public, dette abyssale, baisse des salaires réels), et il est donc improbable, compte tenu de l’expérience malheureuse du passé, qu’une politique monétaire réellement restrictive soit mise en œuvre aux États-Unis". La BCE suivra et ne prendra pas d’initiative, comme d’habitude. La remontée des taux sera donc très limitée. Par conséquent, l’inflation est là pour durer, en France particulièrement où la solution réside dans une réduction drastique des dépenses publiques, qui pour l’heure ne semble pas envisagée par les candidats à la présidentielle.

Politique & Eco avec Sergueï Kolessnikow - Russie-UE : coûts et bénéfices de la guerre

Publiée le 08/12/2025

Dans cette nouvelle émission "Politique & Eco", nous recevons Sergueï Kolessnikow, professeur agrégé de sciences économiques et sociales, spécialiste des relations internationales, et auteur de l'ouvrage "Le choc Russie-Occident - Un double éclairage économique et géopolitique". Une analyse du coût réel de la guerre en Ukraine pour la Russie et pour l’Union européenne, ses conséquences économiques, politiques et géopolitiques, ainsi que les bénéfices stratégiques que chaque bloc cherche à tirer du conflit.

 

Au programme :

– Le coût économique et politique du conflit en Ukraine pour la Russie, l’Europe et les Etats-Unis.

– L’état réel de l’économie russe, ses sanctions, sa croissance et ses limites.

– Le positionnement américain, du plan Trump aux débats sur le soutien à Kiev.

– L’affaiblissement économique européen et les défis du modèle de croissance occidental.

– La montée en puissance des BRICS et la recomposition globale.

– Les débats autour de l’utilisation des avoirs russes gelés.

– Les scénarios possibles pour l’Europe dans les prochaines années : recomposition politique, nouvelles alliances, risques de fragmentation.

– Les pistes de réflexion économiques évoquées par Sergueï Kolessnikow : Smith, Marx, Keynes, Schumpeter… quel modèle pour reconstruire la croissance ?

 

Un entretien dense et structuré qui mêle analyse économique, enjeux géopolitiques et prospective, pour mieux comprendre les forces à l’œuvre dans le monde.

 

A la suite de "Politique & Eco", retrouvez la chronique financière de Philippe Béchade intitulée :"Magie de Noël… Le fisc s’invite à la fête".  

Philippe Béchade est rédacteur en chef de La Chronique Agora et La Lettre des Affranchis aux @Publications Agora.

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