GéoPôles

Géopôles - Guerre en Ukraine : les responsabilités partagées

Publiée le 09/03/2022
Le conflit entre l'Ukraine et la Russie date de 2014. En effet, suite à la destitution du président Viktor Ianoukovitch, considéré comme l'homme de la Russie, cette dernière a annexé la Crimée où se trouvait une de ses bases militaires et armé des milices dans deux régions frontalières à l'Est de l'Ukraine qui se sont opposées à Kiev proclamant même leur indépendance. Le conflit armé entre les séparatistes pro-russes et Kiev aboutit à un accord à Minsk (Biélorussie) quelques mois plus tard. Cet accord prévoyait le maintien de ses régions dans l'Ukraine, mais avec un statut autonome. Il prévoyait aussi le maintien de l'apprentissage de la langue russe, entre autres… Pendant huit ans, ces accords n'ont pas été appliqué de part et d'autre. Mais l'Ukraine, poussée par les Etats-Unis, a renforcé son armée, s'est dotée de beaucoup d'armes et surtout a manifesté sa volonté d'adhérer à l'OTAN, chose inacceptable pour la Russie voisine. Mieux armée et organisée, son armée relança les combats avec les régions séparatistes, donnant par là même un prétexte à la Russie d'intervenir et un autre pour faire appel à l'OTAN. Après avoir reconnu l'indépendance des deux régions à l'Est de l'Ukraine en février 2022, Vladimir Poutine, à la surprise générale, ne s'est pas contenté d'envoyer son armée les défendre sur leur territoire, mais a lancé une offensive générale de conquête du pays. Richard Haddad reçoit Frédéric Pons, journaliste spécialiste de cette région du monde et auteur d'un livre sur Vladimir Poutine, afin d'analyser la situation géopolitique de ce conflit et les responsabilités des uns et des autres. La Russie s'est-elle engagée dans un bourbier dont elle n'en sortira pas indemne ? Les conséquences des sanctions européennes seront-elles catastrophiques pour son économie pendant très longtemps ? Combien de temps pourrait durer cette guerre qui a révélé la nation ukrainienne et qui s'avère donc plus compliquée que prévue pour les Russes ? Pourrait-on en sortir par les négociations ? Le grand perdant ne serait-ce pas le peuple chrétien européen qui s'entretue alors qu'il est en perte de vitesse démographiquement et menacé de remplacement par d'autres civilisations ? Frédéric Pons nous apporte des réponses mesurées et objectives à ses questions.

Géopôles - Liban : implosion du système multi-confessionnel

Publiée le 13/04/2023

Le Liban vit une crise économique et financière sans précédent depuis trois ans, à cela s’est ajouté une crise politique et l’effritement de l’Etat et des institutions. Le mandat du dernier président s’est achevé après les élections législatives qui ont donné une majorité à l’opposition l’année dernière. Le Hezbollah et ses alliés n’admettent pas l’élection d’un président issu du camp adverse qui exigerait leur désarmement. Ils bloquent donc l’élection en provoquant un défaut de quorum (deux tiers des députés présents lors du vote) au Parlement. Quand ils sont dans l’incapacité d’imposer un chrétien qui leur obéit à la tête de l’Etat, ils bloquent les institutions.
Aucune réforme économique n’a été faite, aucune loi n’a été votée et les aides du FMI ne peuvent être accordées sans cela. Le pays et sans président depuis cinq mois et sans vrai gouvernement depuis plus de deux ans. Ceux qui bloquent les institutions n’en ont que faire. Le Hezbollah, en plus de posséder une puissante milice armée, a créé en toute illégalité sa banque (qui échappe à la Banque Centrale), ses institutions, son système de santé… L’effondrement de l’Etat est son but, il veut construire un nouveau Liban à son image.
Richard Haddad reçoit Antony Khoury, avocat franco-libanais et responsable du bureau des Jeunes Forces Libanaises en France (parti politique le plus représentatif des chrétiens du Liban), ainsi que Marc Mercoss, étudiant libanais en droit à la Sorbonne et coordinateur des oppositions libanaises. Hommes de terrain et militants politiques, leur éclairage sur la situation politique libanaise est précieux et nous éclaire sur la faillite du modèle multi-confessionnel et multi-culturel dont on nous vante les mérites en France avant de nous l’imposer.