Les Conversations

Les Conversations avec l'abbé de Tanoüarn : La pensée chrétienne, une révolution pour chaque vie

Publiée le 26/06/2022
L’abbé de Tanouärn joue un rôle important dans la vie religieuse, mais aussi politique, deux domaines qu’il ne sépare jamais, tenant qu’il n’y a pas de religion sans dimension politique et moins encore de politique qui vaille sans un constant souci religieux, comme il le montre à la tête du mensuel Monde & Vie, multipliant aussi les ouvrages, conférences et enseignements. Car ce très actif prêtre catholique est d’abord un théologien, et un philosophe qui montre ici, en retraçant pas à pas son parcours original (admirateur de Mgr Lefebvre, il fut ordonné prêtre de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X à Ecône avant de revenir dans le giron de Rome), que la foi, voix du cœur, est aussi une oeuvre de l’esprit, une construction intellectuelle de chaque jour qui révolutionne toute vie.

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - Colonel Etienne Sesmat : Ce qui a tué le petit Grégory, c'est ce qui tue la France

Publiée le 06/07/2025

Il m’a fallu du temps pour m’intéresser à "l’affaire Grégory", nom de l’enfant de quatre ans enlevé puis tué le 16 octobre 1984 à Lépange, petit village vosgien de la vallée de la Vologne, que l’on connaissait jusqu’alors par la richesse de son industrie textile. Affaire formidable, dont l’instruction est en cours depuis 41 ans et qui cette année encore connait un rebondissement spectaculaire avec la nouvelle audition d’une des parentes du "petit Grégory", Jacqueline Jacob, déjà mise en examen en 2017, remise en liberté pour vice de forme mais qui est plus que jamais le "témoin n°1" avec son mari Marcel Jacob. Intéressante en elle-même par la galerie de portraits qu’elle offrit tour à tour, l’Affaire, comparable par sa portée à l’Affaire Dreyfus dont elle est en quelque sorte le pendant, a fini par me passionner à mesure que j’en compris les incroyables plis et replis politiques - aussi acharnée que fut la presse française (et étrangère, car l’Affaire connut un retentissement mondial...) à les cacher à mesure qu’elles se révélaient. Pourquoi les cacher ? Parce qu’elles accablent la gauche française, à laquelle appartiennent la plupart des protagonistes (à commencer par l’acteur le plus discret, Robert Badinter...) capables de se liguer des décennies durant pour retarder la mise en évidence de vérités éclatantes, et, même, pour monter d’horribles diversions, au point que la trouble conjonction de ses bastions (le  journaliste, le policier, le juge, et l’avocat ), conjonction délétère qu’on retrouve en maintes affaires françaises, accusa longtemps la propre mère de l’enfant, Christine Villemin, laquelle échappa de peu à la mort et ne fut blanchie que neuf ans après son inculpation par "le petit juge" Lambert. Vérités qui aujourd’hui nous éclatent au visage : l’accablante partialité idéologique de services publics les plus essentiels, et, plus accablante encore, la preuve que l’on peut tuer un enfant, en France, par ressentiment social - vérité qui accuse la République elle-même, jusqu'à ses origines révolutionnaires… 

Chacun des deux interlocuteurs de cette conversation n'engage ici que lui-même. Relisons l’Affaire avec celui qui en fut le premier instructeur, alors capitaine de Gendarmerie, Etienne Sesmat, et qui en est aussi le meilleur connaisseur : son impartialité marmoréenne est, comme sa carrière que nous apercevons à grands traits, tout à l’honneur de la Gendarmerie Nationale : c’est elle seule, et celle de quelques magistrats héroïques tel "le Juge Simon", qui permit que l'Affaire Grégory livre peu à peu ses leçons. Etienne Sesmat, certes, ne prend pas partie : mais à ceux qui l’écoutent, que de leçons précieuses pour, comme disait le général De Gaulle, "rendre la France à elle-même - d’autant précieuses que cette immense affaire, ô combien emblématique des maux qui accablent notre pays, n’est toujours pas close.