Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°43 : A la recherche d'un Destin - avec Nicolas Dupont-Aignan

Publiée le 28/04/2024

C’est ce qui s’appelle avoir la politique dans le sang : à 13 ans, Nicolas Dupont-Aignan collait des affiches pour Jacques Chaban-Delmas ; à 34, parachuté par le RPR à Yerres, ville d’Essonne de plus de 30 000 habitants abimée par le socialisme, il arrachait, à la surprise générale, la mairie à la gauche. Deux ans plus tard, lors des législatives de 1997, il devenait député, réussissant si spectaculairement qu’il fut toujours réélu depuis lors - obtenant en 2022 un sixième mandat. Ses trois candidatures à la présidence de la République furent moins heureuses : après avoir représenté, aussi longtemps qu’il le put, l’aile gaulliste de l’UMP, il finit par fonder son propre parti, Debout la France, entreprenant un long chemin, constant et courageux mais solitaire, pour tenter de renouveler le pari de son seul maître, Charles de Gaulle : "Rassembler les Français sur la France". Y parviendra-t-il un jour ? Est-il un homme politique ou un homme d’Etat ? L’histoire hésite. Lui, peut-être pas. Pour commencer, entreprenons de mieux le connaître...

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°72 - Hugues Reiner : La musique française a-t-elle disparu ? (2ème partie)

Publiée le 30/11/2025

Suite de notre conversation pleine d’imprévus avec le chef d’orchestre et compositeur Hugues Reiner. Sa personnalité volcanique et sa vitalité hors pair en ont séduit beaucoup, mais il leur reste à découvrir la suite de son parcours, toujours plus inattendu, jusqu’au grand concert qu’il organise le 11 décembre 2025 en l’église Saint Sulpice de Paris (20h45). Au programme, sa "Cantate Charles de Gaulle" puis ce Requiem de Mozart qui reste son monument de prédilection. Venez nombreux !

Mais à travers cette conversation se pose une grave question qui concerne tous les Français. Car, si tout peuple est formé par la conscience de ses intérêts propres, de son histoire, de sa langue, il l’est aussi, bien qu’on y songe trop peu, par sa musique. Langue, images et sons forment son imaginaire et, en retour, peuvent aussi bien le déformer quand images et sons lui sont imposés par d’autres. Nous l’éprouvons à longueur de journée en subissant d’affreuses "musake", comme dit Renaud Camus, dont les ascenseurs, les bars, restaurants, supermarchés, radios et télévisions s’acharnent à nous mettre la bouillie au fond des oreilles, c’est-à-dire de nos cerveaux - parfois concurrencées par les danseries maghrébines que des provocateurs font hurler à dessein. La guerre culturelle se fait, autant que par l’image, par la musique…

Et si les Français redécouvraient la musique française, sa tradition lointaine, sa richesse contemporaine, son immense portée spirituelle et intellectuelle ? Ceux qui ont fait la chrétienté ont su l’immense résonance dans les esprits et les cœurs du chant dit "grégorien", comme l’ont su aussi nos rois musiciens, Louis XIII et son fils Louis XIV dont on a pu dire que le long règne fut une "dictature de Lully". Nos Républiques le surent aussi : la première pourchassa la fois la musique de cour et la musique sacrée, tandis que, dès ses débuts, la IIIème République encouragea la "musique française", extraordinaire foisonnement musical dont Fauré, Ravel et Debussy ne furent que de beaux exemples parmi tant d‘autres, tout cela pour faire pièce à l’omniprésence de la musique allemande qui, après Sedan, sonna aux oreilles françaises comme une provocation. Plus tard, Malraux conçut une véritable "politique de la musique", qu’il confia à l’immense Marcel Landosky, puis Pompidou favorisa de mille façons Pierre Boulez, avant que Jack Lang n'invente la "fête de la musique" pour que toute musique dite classique fut une fois pour toute recouverte par le brouhaha des supposées "musiques du monde".  Et maintenant où en sont les Français avec leur musique ?