Les Conversations
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°50 - Hilaire de Crémiers, une vie au service de l’idée royale
En prélude à la Conversation que nous aurons prochainement avec le prince Jean de France, comte de Paris, nous avons rencontré celui qui en sait probablement le plus long sur l’histoire de l’idée royale en France et sur son actualité, Hilaire de Crémiers. Héritier d’une grande famille poitevine, homme de foi, de fidélité et d’honneur, (il est d’ailleurs le président d’honneur de l’Action française), cet homme trop modeste qui dirige "Politique Magazine" et "La Nouvelle Revue Universelle" fondée par Jacques Bainville, a placé son érudition, sa patience et son imagination au service d’une grande cause qui, contrairement à ce que l’on croit, rencontre aujourd’hui une audience croissante, notamment auprès des jeunes. Ecoutons le présenter son Maurras, dont il a une lecture très particulière, raconter le "mai 68 des royalistes" ou la manifestation du 11 novembre 1940, revenir sur les heurs et malheurs de l’Action française, les turpitudes des Républiques, la politique étrangère du trop méconnu Charles X etc. On apprend beaucoup !
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - Colonel Etienne Sesmat : Ce qui a tué le petit Grégory, c'est ce qui tue la France
Il m’a fallu du temps pour m’intéresser à "l’affaire Grégory", nom de l’enfant de quatre ans enlevé puis tué le 16 octobre 1984 à Lépange, petit village vosgien de la vallée de la Vologne, que l’on connaissait jusqu’alors par la richesse de son industrie textile. Affaire formidable, dont l’instruction est en cours depuis 41 ans et qui cette année encore connait un rebondissement spectaculaire avec la nouvelle audition d’une des parentes du "petit Grégory", Jacqueline Jacob, déjà mise en examen en 2017, remise en liberté pour vice de forme mais qui est plus que jamais le "témoin n°1" avec son mari Marcel Jacob. Intéressante en elle-même par la galerie de portraits qu’elle offrit tour à tour, l’Affaire, comparable par sa portée à l’Affaire Dreyfus dont elle est en quelque sorte le pendant, a fini par me passionner à mesure que j’en compris les incroyables plis et replis politiques - aussi acharnée que fut la presse française (et étrangère, car l’Affaire connut un retentissement mondial...) à les cacher à mesure qu’elles se révélaient. Pourquoi les cacher ? Parce qu’elles accablent la gauche française, à laquelle appartiennent la plupart des protagonistes (à commencer par l’acteur le plus discret, Robert Badinter...) capables de se liguer des décennies durant pour retarder la mise en évidence de vérités éclatantes, et, même, pour monter d’horribles diversions, au point que la trouble conjonction de ses bastions (le journaliste, le policier, le juge, et l’avocat ), conjonction délétère qu’on retrouve en maintes affaires françaises, accusa longtemps la propre mère de l’enfant, Christine Villemin, laquelle échappa de peu à la mort et ne fut blanchie que neuf ans après son inculpation par "le petit juge" Lambert. Vérités qui aujourd’hui nous éclatent au visage : l’accablante partialité idéologique de services publics les plus essentiels, et, plus accablante encore, la preuve que l’on peut tuer un enfant, en France, par ressentiment social - vérité qui accuse la République elle-même, jusqu'à ses origines révolutionnaires…
Chacun des deux interlocuteurs de cette conversation n'engage ici que lui-même. Relisons l’Affaire avec celui qui en fut le premier instructeur, alors capitaine de Gendarmerie, Etienne Sesmat, et qui en est aussi le meilleur connaisseur : son impartialité marmoréenne est, comme sa carrière que nous apercevons à grands traits, tout à l’honneur de la Gendarmerie Nationale : c’est elle seule, et celle de quelques magistrats héroïques tel "le Juge Simon", qui permit que l'Affaire Grégory livre peu à peu ses leçons. Etienne Sesmat, certes, ne prend pas partie : mais à ceux qui l’écoutent, que de leçons précieuses pour, comme disait le général De Gaulle, "rendre la France à elle-même - d’autant précieuses que cette immense affaire, ô combien emblématique des maux qui accablent notre pays, n’est toujours pas close.
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