Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°53 - Alexandre Varaut, député : l'avocat de Marine Le Pen

Publiée le 10/11/2024

On appelait "noblesse de robe", dans la France d’Ancien Régime, les titulaires de diverses charges de gouvernement, principalement dans la Justice. Avocats de père (et mère) en fils, les Varaut ont de longue date acquis leur titre de noblesse par les services qu’ils rendent à la France dans sa conception la plus classique. Alexandre Varaut, qui, longtemps vice-président du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers, fut auprès de lui député européen entre 1999 et 2004, l’est redevenu en juin dernier auprès de Marine le Pen, qu’il défend dans l’actuel procès intenté à plusieurs élus du Rassemblement National - c’est l'affaire dite des "assistants parlementaires". Dans ce parti, il représente l’aile catholique et conservatrice, qu'on promise à un grand avenir. A plusieurs reprises, ce catholique pratiquant, dont la femme, Maïté Varaut, préside l’association des Amis du professeur Jérôme Lejeune, eut souvent l’occasion d’éprouver sa foi : occasion de réflexions très libres sur les dérives de l’eugénisme, plus installé dans notre monde qu’on ne le croit, de l’avortement, de la GPA, et d’une méditation plus générale sur l’avenir de la civilisation latine et chrétienne. Voici un représentant exemplaire d’une aristocratie éclairée, patriote, fidèle à l’une des plus précieuses traditions de la France. 

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - Colonel Etienne Sesmat : Ce qui a tué le petit Grégory, c'est ce qui tue la France

Publiée le 06/07/2025

Il m’a fallu du temps pour m’intéresser à "l’affaire Grégory", nom de l’enfant de quatre ans enlevé puis tué le 16 octobre 1984 à Lépange, petit village vosgien de la vallée de la Vologne, que l’on connaissait jusqu’alors par la richesse de son industrie textile. Affaire formidable, dont l’instruction est en cours depuis 41 ans et qui cette année encore connait un rebondissement spectaculaire avec la nouvelle audition d’une des parentes du "petit Grégory", Jacqueline Jacob, déjà mise en examen en 2017, remise en liberté pour vice de forme mais qui est plus que jamais le "témoin n°1" avec son mari Marcel Jacob. Intéressante en elle-même par la galerie de portraits qu’elle offrit tour à tour, l’Affaire, comparable par sa portée à l’Affaire Dreyfus dont elle est en quelque sorte le pendant, a fini par me passionner à mesure que j’en compris les incroyables plis et replis politiques - aussi acharnée que fut la presse française (et étrangère, car l’Affaire connut un retentissement mondial...) à les cacher à mesure qu’elles se révélaient. Pourquoi les cacher ? Parce qu’elles accablent la gauche française, à laquelle appartiennent la plupart des protagonistes (à commencer par l’acteur le plus discret, Robert Badinter...) capables de se liguer des décennies durant pour retarder la mise en évidence de vérités éclatantes, et, même, pour monter d’horribles diversions, au point que la trouble conjonction de ses bastions (le  journaliste, le policier, le juge, et l’avocat ), conjonction délétère qu’on retrouve en maintes affaires françaises, accusa longtemps la propre mère de l’enfant, Christine Villemin, laquelle échappa de peu à la mort et ne fut blanchie que neuf ans après son inculpation par "le petit juge" Lambert. Vérités qui aujourd’hui nous éclatent au visage : l’accablante partialité idéologique de services publics les plus essentiels, et, plus accablante encore, la preuve que l’on peut tuer un enfant, en France, par ressentiment social - vérité qui accuse la République elle-même, jusqu'à ses origines révolutionnaires… 

Chacun des deux interlocuteurs de cette conversation n'engage ici que lui-même. Relisons l’Affaire avec celui qui en fut le premier instructeur, alors capitaine de Gendarmerie, Etienne Sesmat, et qui en est aussi le meilleur connaisseur : son impartialité marmoréenne est, comme sa carrière que nous apercevons à grands traits, tout à l’honneur de la Gendarmerie Nationale : c’est elle seule, et celle de quelques magistrats héroïques tel "le Juge Simon", qui permit que l'Affaire Grégory livre peu à peu ses leçons. Etienne Sesmat, certes, ne prend pas partie : mais à ceux qui l’écoutent, que de leçons précieuses pour, comme disait le général De Gaulle, "rendre la France à elle-même - d’autant précieuses que cette immense affaire, ô combien emblématique des maux qui accablent notre pays, n’est toujours pas close.