Les Conversations
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°57 avec Régis Le Sommier - Etats-Unis d’Amérique : mort ou résurrection ? (2ème partie)
Nous avons suivi dans une première Conversation l’enfance et la jeunesse de Régis le Sommier, et l’extraordinaire foisonnement de sa vie de grand reporter, au Proche-Orient, au Moyen-Orient, en Afrique, et, avant d’y revenir ultérieurement, sur le front ukrainien qui le fit rompre en visière et créer le site indépendant "Omerta". Dans cette deuxième Conversation, nous le suivons aux Etats-Unis, où il dirigea pendant de longues années, sous les présidences de Georges Bush Jr et de Barack Obama (qu’il rencontra tous les deux en tête à tête, rare performance pour un journaliste français…) le bureau de Paris-Match à New-York. En réalité, l’intrépide reporter a fouillé tous les Etats-Unis, couvrant aussi bien l’ouragan Katrina de la Nouvelle-Orléans que les incendies de Californie (où il s’est d’ailleurs brûlé les poumons...) ou encore les couloirs de l’immigration aux frontières nord et sud du Mexique ; en réalité, il a une curiosité toute particulière pour l’énigmatique "Etat Profond" dont on parle beaucoup sans le connaître : il rencontre Donald Rumsfeld au Pentagone, effectue une tournée diplomatique avec Colin Powell, s’entretient avec le gouverneur de Californie Schwarzenegger aussi bien qu'avec l’influent John McCain ou le directeur de la Banque fédérale Alan Greenspan, mais surtout de nombreuses personnalités de son nombreux "services de renseignement" d’un Etat avant tout militaire. Pourtant, notre Conversation s’ouvre sur un tout autre sujet, qu’il connait aussi fort bien : la personnalité de Jean-Marie Le Pen...
Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - Colonel Etienne Sesmat : Ce qui a tué le petit Grégory, c'est ce qui tue la France
Il m’a fallu du temps pour m’intéresser à "l’affaire Grégory", nom de l’enfant de quatre ans enlevé puis tué le 16 octobre 1984 à Lépange, petit village vosgien de la vallée de la Vologne, que l’on connaissait jusqu’alors par la richesse de son industrie textile. Affaire formidable, dont l’instruction est en cours depuis 41 ans et qui cette année encore connait un rebondissement spectaculaire avec la nouvelle audition d’une des parentes du "petit Grégory", Jacqueline Jacob, déjà mise en examen en 2017, remise en liberté pour vice de forme mais qui est plus que jamais le "témoin n°1" avec son mari Marcel Jacob. Intéressante en elle-même par la galerie de portraits qu’elle offrit tour à tour, l’Affaire, comparable par sa portée à l’Affaire Dreyfus dont elle est en quelque sorte le pendant, a fini par me passionner à mesure que j’en compris les incroyables plis et replis politiques - aussi acharnée que fut la presse française (et étrangère, car l’Affaire connut un retentissement mondial...) à les cacher à mesure qu’elles se révélaient. Pourquoi les cacher ? Parce qu’elles accablent la gauche française, à laquelle appartiennent la plupart des protagonistes (à commencer par l’acteur le plus discret, Robert Badinter...) capables de se liguer des décennies durant pour retarder la mise en évidence de vérités éclatantes, et, même, pour monter d’horribles diversions, au point que la trouble conjonction de ses bastions (le journaliste, le policier, le juge, et l’avocat ), conjonction délétère qu’on retrouve en maintes affaires françaises, accusa longtemps la propre mère de l’enfant, Christine Villemin, laquelle échappa de peu à la mort et ne fut blanchie que neuf ans après son inculpation par "le petit juge" Lambert. Vérités qui aujourd’hui nous éclatent au visage : l’accablante partialité idéologique de services publics les plus essentiels, et, plus accablante encore, la preuve que l’on peut tuer un enfant, en France, par ressentiment social - vérité qui accuse la République elle-même, jusqu'à ses origines révolutionnaires…
Chacun des deux interlocuteurs de cette conversation n'engage ici que lui-même. Relisons l’Affaire avec celui qui en fut le premier instructeur, alors capitaine de Gendarmerie, Etienne Sesmat, et qui en est aussi le meilleur connaisseur : son impartialité marmoréenne est, comme sa carrière que nous apercevons à grands traits, tout à l’honneur de la Gendarmerie Nationale : c’est elle seule, et celle de quelques magistrats héroïques tel "le Juge Simon", qui permit que l'Affaire Grégory livre peu à peu ses leçons. Etienne Sesmat, certes, ne prend pas partie : mais à ceux qui l’écoutent, que de leçons précieuses pour, comme disait le général De Gaulle, "rendre la France à elle-même - d’autant précieuses que cette immense affaire, ô combien emblématique des maux qui accablent notre pays, n’est toujours pas close.
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