Les Conversations

Les Conversations avec Edouard Husson - Un Recteur accusé de complotisme

Publiée le 09/07/2022
Professeur des Universités, directeur depuis 2010 de l’Institut franco-allemand d’Etudes Européennes, ancien membre du cabinet de Valérie Pécresse, Edouard Husson, dont les ouvrages sur l’Histoire de l’Allemagne contemporaine font autorité, avait tout pour mener une carrière universitaire brillante et confortable - il fut d’ailleurs Vice-Chancelier des Universités de Paris, avec le rang de Recteur puis directeur de la prestigieuse Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP -Europe). Mais son intelligence des évènements, son indépendance d’esprit et son courage l’ont peu à peu entraîné vers la dissidence intellectuelle, comme en témoignent notamment ses régulières interventions sur le site « Le Courrier des Stratèges » - où il fustigea notamment la gestion de la « crise du Covid » dans laquelle il vit un signe du « tournant politique autoritaire », contesta à maintes reprises les conditions de l’élection de Joe Biden en novembre 2020 et propose depuis des mois une lecture très savante du conflit ukrainien et de ses conséquences, annonçant avant bien d’autre le «basculement du monde » et la perte d’influence de l’empire américain. Qu’une sommité académique ait la lucidité de comprendre les ressors de la vie internationale et le courage de les exposer clairement en fait-il un complotiste ?

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux - Hugues Reiner, l’homme sauvé par la musique

Publiée le 16/11/2025

Océanique, volcanique, angélique… Quiconque rencontre cet homme en est marqué une fois pour toutes. Issu d’une famille roumaine d’origine juive réfugiée en France en 1929 puis décimée par les déportations, fils d’une mère sociologue et fantasque et de l’écrivain Silvian Reiner qui, réchappé par miracle, deviendra l’ami de Joseph Kessel et de Maurice Druon, Hugues Reiner vécut dans le Paris des années 60 et 70 une enfance sur laquelle planent les fréquentes dépressions de son père, les adversités, l’indigence quelquefois, l’inquiétude toujours. Mais voici que, par la grâce d’une ami de collège dont la famille l’invite souvent à dîner, il découvre d’un coup les fulgurances des symphonies de Malher : sur cette jeune âme tourmentée, la musique tombe comme une sorte de rédemption définitive, un antidote universel aux misères du monde et de la vie : aussitôt, il lui voue la sienne : il devient choriste, se fait protestant puis catholique, et bientôt, guidé par une énergie débordante, chef de chœur (très jeune), puis chef d’orchestre, compositeur saisi par la cause de la musique française, organisateur de concerts grandioses (il dit : cérémonies) qu’il situe au sommet du Mont Blanc comme au milieu des tireurs isolés de Sarajevo, ou encore, de temps à autre, à l’Eglise Saint Sulpice, qu’il remplit périodiquement pour des communions mémorables. Fatiguant (il veut arrêter les guerres...), exaltant, déroutant, prodigieusement imaginatif, constamment généreux, écoutons-le, aimons-le, suivons-le...