Les Conversations

Les Conversations avec Edouard Husson - Un Recteur accusé de complotisme

Publiée le 09/07/2022
Professeur des Universités, directeur depuis 2010 de l’Institut franco-allemand d’Etudes Européennes, ancien membre du cabinet de Valérie Pécresse, Edouard Husson, dont les ouvrages sur l’Histoire de l’Allemagne contemporaine font autorité, avait tout pour mener une carrière universitaire brillante et confortable - il fut d’ailleurs Vice-Chancelier des Universités de Paris, avec le rang de Recteur puis directeur de la prestigieuse Ecole Supérieure de Commerce de Paris (ESCP -Europe). Mais son intelligence des évènements, son indépendance d’esprit et son courage l’ont peu à peu entraîné vers la dissidence intellectuelle, comme en témoignent notamment ses régulières interventions sur le site « Le Courrier des Stratèges » - où il fustigea notamment la gestion de la « crise du Covid » dans laquelle il vit un signe du « tournant politique autoritaire », contesta à maintes reprises les conditions de l’élection de Joe Biden en novembre 2020 et propose depuis des mois une lecture très savante du conflit ukrainien et de ses conséquences, annonçant avant bien d’autre le «basculement du monde » et la perte d’influence de l’empire américain. Qu’une sommité académique ait la lucidité de comprendre les ressors de la vie internationale et le courage de les exposer clairement en fait-il un complotiste ?

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°72 - Hugues Reiner : La musique française a-t-elle disparu ? (2ème partie)

Publiée le 30/11/2025

Suite de notre conversation pleine d’imprévus avec le chef d’orchestre et compositeur Hugues Reiner. Sa personnalité volcanique et sa vitalité hors pair en ont séduit beaucoup, mais il leur reste à découvrir la suite de son parcours, toujours plus inattendu, jusqu’au grand concert qu’il organise le 11 décembre 2025 en l’église Saint Sulpice de Paris (20h45). Au programme, sa "Cantate Charles de Gaulle" puis ce Requiem de Mozart qui reste son monument de prédilection. Venez nombreux !

Mais à travers cette conversation se pose une grave question qui concerne tous les Français. Car, si tout peuple est formé par la conscience de ses intérêts propres, de son histoire, de sa langue, il l’est aussi, bien qu’on y songe trop peu, par sa musique. Langue, images et sons forment son imaginaire et, en retour, peuvent aussi bien le déformer quand images et sons lui sont imposés par d’autres. Nous l’éprouvons à longueur de journée en subissant d’affreuses "musake", comme dit Renaud Camus, dont les ascenseurs, les bars, restaurants, supermarchés, radios et télévisions s’acharnent à nous mettre la bouillie au fond des oreilles, c’est-à-dire de nos cerveaux - parfois concurrencées par les danseries maghrébines que des provocateurs font hurler à dessein. La guerre culturelle se fait, autant que par l’image, par la musique…

Et si les Français redécouvraient la musique française, sa tradition lointaine, sa richesse contemporaine, son immense portée spirituelle et intellectuelle ? Ceux qui ont fait la chrétienté ont su l’immense résonance dans les esprits et les cœurs du chant dit "grégorien", comme l’ont su aussi nos rois musiciens, Louis XIII et son fils Louis XIV dont on a pu dire que le long règne fut une "dictature de Lully". Nos Républiques le surent aussi : la première pourchassa la fois la musique de cour et la musique sacrée, tandis que, dès ses débuts, la IIIème République encouragea la "musique française", extraordinaire foisonnement musical dont Fauré, Ravel et Debussy ne furent que de beaux exemples parmi tant d‘autres, tout cela pour faire pièce à l’omniprésence de la musique allemande qui, après Sedan, sonna aux oreilles françaises comme une provocation. Plus tard, Malraux conçut une véritable "politique de la musique", qu’il confia à l’immense Marcel Landosky, puis Pompidou favorisa de mille façons Pierre Boulez, avant que Jack Lang n'invente la "fête de la musique" pour que toute musique dite classique fut une fois pour toute recouverte par le brouhaha des supposées "musiques du monde".  Et maintenant où en sont les Français avec leur musique ?