Les Conversations

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux avec Alain Juillet - Les services secrets au grand jour

Publiée le 16/06/2024

Quel homme, et quel parcours ! Fils d’un grand commis de l’Etat qui fut notamment préfet de Région, consul général, directeur adjoint du cabinet de Pierre Mendès-France, aux confins du Quercy et de la Corrèze, le jeune Alain est aussi le neveu de Pierre Juillet, éminence grise et toujours énigmatique de Georges Pompidou, grand ami de Marie-France Garaud - précisions que cette première conversation fut enregistrée quelques jours avant la disparition de Marie-France Garaud, dont le nom est plusieurs fois évoqué ici. Bachelier à 14 ans et déjà intrépide, Alain Juillet se lance très tôt dans l’armée dans la vie professionnelle chez Pernod-Ricard, où Charles Pasqua le recrute, et s’engage parallèlement dans une carrière militaire qui ne tarde pas à glisser discrètement au renseignement, sa véritable passion. Pendant plus d’un demi siècle, il va poursuivre une double carrière « d’espion », et de cadre puis de chef d’entreprise : excellentes couvertures pour voyager, comprendre le monde, fournir du « renseignement », notamment économique.. Le Président Jacques Chirac le nomme en 2002 directeur du Renseignement à la DGSE, puis lui confie peu après  la mission capitale de créer un service de "renseignement économique », qu’il va mettre en place et qui va devenir sa passion. Il découvre année après année de multiples « pots aux roses », et ce qu’il nomme "les guerres non déclarées", guerres hybrides, à la fois économique et militaires, que nous mènent des alliés devenu concurrents et souvent adversaires...

Les Conversations de Paul-Marie Coûteaux n°58 - Babette de Rozières : La cuisinière qui cuisinait les politiques

Publiée le 09/02/2025

Voici une femme-ouragan : après une enfance difficile en Guadeloupe, entre une grand-mère pleine de saveurs et une mère dévoreuse, la petite Babette fugue à 18 ans. Comme elle ne fait jamais les choses à moitié, voilà qu’elle débarque, seule et sans aucune connaissance, dans le bouillant Paris des années 60. C’est avec une stupéfiante énergie, qui est aussi une leçon de morale, une aptitude, qui tient du génie, à saisir les chances que lui offre le hasard et une arme inattendue, la cuisine créole (qu’elle apprend "sur le tas" en participant aux émissions de Maritie et Gilbert Carpentier), qu’elle conquiert la capitale. Elle y ouvre plusieurs restaurants, participe à de nombreuses émissions de télévision et devient dans le monde entier l’une des plus célèbres cuisinières françaises, au point que les gloires naissantes de Saint-Tropez, le Roi du Maroc ou l’ONU, l’appellent pour organiser leurs fêtes les plus resplendissantes. Cela ne suffit pas encore à l’intrépide gloire des Antilles : c’est par la défense de ses chers Outre-mer, quelle reproche aux métropolitains de trop délaisser, et qu’elle défend bec et ongles en mouillant sa chemise de façon exemplaire, qu’elle entre en politique, utilisant un solide carnet d’adresse qui lui permet d’être à la fois complice de Jacques Chirac ou Charles Pasqua (ici, quelques anecdotes désopilantes), d’Anne Hidalgo ou Valéry Pécresse - aux côtés de cette dernière, cette gaulliste invétérée et énergique (qui a même rencontré le général de Gaulle !), est élue au Conseil général d’Ile-de-France avant de la quitter de tonitruante façon pour rejoindre Eric Ciotti dont elle est désormais la déléguée dans les Yvelines - c’est là que rayonne aujourd'hui, dans la charmante petite ville de Maule, son fameux restaurant. Devant notables et notoires, elle sort facilement sa langue de sa poche, ce qui nous vaut des anecdotes des plus croustillantes - jusqu’à la confession finale accordée en exclusivité pour TVL, aussi touchante qu'inattendue.