Les Conversations
Les Conversations n°34 de Paul-Marie Coûteaux : Asselineau le mirobolant (partie 5/5)
D'une chose qui étonne, émerveille et époustoufle, on dit quelle est mirobolante. Certes, le mot peut aussi avoir un connotation moqueuse : chacun en jugera à sa guise après avoir écouté cette cinquième et ultime conversation avec François Asselineau, aussi mirobolante, en tous les cas foisonnantes que les précédentes. Avec lui, nous aurons battu le record de durée de la série des Conversations (plus de huit heures au total), tant le personnage est disert, tant il a des choses à dire sur la France, ce qui l’accable aujourd’hui, et ce qui pourrait demain, par une grande politique, la replacer au rang des grandes puissances. Suivons ici les voyages de cet infatigable coureur de monde, les réorientations qu’il préconise pour notre politique étrangère dont ce gaulliste de bonne souche sait bien qu'elle surdétermine l’ensemble de la politique d'un pays ouvert aux autres comme l’est la France depuis des siècles, riche d’atouts, pourvu qu’elle se décide à sortir de cette prison mentale qu’est l’atlantisme -surtout pour nos modernes oligarques. Ecoutons ses idées en matière de politique culturelle, son choix pour l’inscription d’une "préférence chrétienne" dans la Constitution, et finalement l’énumération de ses plaisirs culturels, ses goûts en musique, en peinture, en littérature… Pour un peu, on en redemanderait !
Les Conversations n°54 de Paul-Marie Coûteaux - Pierre Cheremetiev, un prince au service de la France et de la Russie
Fils d’une des plus grandes familles de boyards (ses ancêtres s’illustraient déjà au XIIIème siècle, et l’on compte parmi eux aussi bien Alexandre Nevski que les maréchaux Sourvorov et Koutouzov…), le comte Cheremetiev, solidement campé dans sa quatre vingt quinzième année, nous reçoit dans son appartement de Paris auprès de sa femme Huguette - qui n’accepta de paraître à l’écran qu’au dernier moment. Les Cheremetiev, qui acquirent au fil des siècles une immense puissance terrienne et immobilière continuellement placée au service du tzar (c’est d’ailleurs elle qui, au XVIème siècle, mis les Romanov sur le trône...), prirent de plein fouet la Révolution communiste, qui emprisonna ou assassina la plupart de ses héritiers et organisa la confiscations de leurs biens. La grand-mère de Pierre réussit à gagner Paris avec six de ses huit enfants : pour nous, il relate leur installation en France, son enfance au Maroc, son amitié inattendue avec Mohamed V, ses études d’architecte boulevard Raspail (il sortit premier de sa promotion, et la France lui doit plusieurs monuments de renom) et par dessus tout le service de la musique, qui le conduisit, à la demande du maître lui-même, à diriger pendant près de 40 ans le Conservatoire Rachmaninov. Car ce prince infatigable (il fonda et présida longtemps l'Union internationale des compatriotes russes vivant à l'étranger, qui représente aujourd'hui les intérêts et protège les droits de 40 millions de personnes), qui nous confie avec une grande délicatesse quelques unes de ses vues sur le monde, la Russie, Vladimir Poutine et la France d’aujourd’hui (notamment son admiration pour Philippe de Villiers), ce pianiste, chanteur, à l‘occasion acteur, est avant tout un esthète, pour qui servir son peuple consiste à l’élever dans les arts et les œuvres de l'esprit - l’une de ses plus grandes fiertés est d’implanter des conservatoires dans plusieurs villes de Russie. "La tâche de la véritable aristocratie est de servir son pays" répète-t-il, avec un sourire où laisse poindre l’espoir, si mince en un temps ravagé par les oligarchies, que la tradition aristocratique est moins un souvenir qu’une promesse. Remercions M. Valentin Gaure d’avoir si bien su organiser cette trop courte mais très riche rencontre.
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